La nouvelle Montre Extraordinaire La Rose : une brillante illustration du savoir-faire joaillier de Jaeger-LeCoultre
Par MyWatch
Jaeger-LeCoultre a enrichi cette tradition, créant des montres à couvercles, basculantes, pivotantes, bagues et pendentifs, de la pureté du style Art déco aux motifs floraux les plus expressifs. Avec une séduction absolue et une suprême élégance, ces créations unissent deux arts, l’horlogerie d’exception et la haute joaillerie. De tels chefs-d’œuvre ne peuvent voir le jour que dans les ateliers de la Manufacture qui maitrise les subtilités de la perfection mécanique et les plus délicates techniques de sertissage.
Après son lancement en 2007 à la Mostra de Venise, la Montre Extraordinaire La Rose éclot cette année dans une version cristalline, qui illumine le poignet de près de 14 carats de diamants. Elle emprunte au XIXème siècle la délicatesse de ses courbes. Travaillée en relief, sa corolle sculptée dans l’or blanc est intégralement tapissée de pierres précieuses qui accentuent la finesse et le mouvement des pétales superposés. Née sous les doigts experts de véritables artistes, cette pièce de Haute Joaillerie célèbre les noces de la beauté et de la précision sous l’égide de la plus complexe des techniques de sertissage : le serti neige.
Dans les ateliers de la Manufacture, le sertissage est pratiqué comme un art en soi. Non contents de maîtriser l’ensemble des gestes habituels de leur métier, les sertisseurs de Jaeger-LeCoultre ont eux-mêmes développé des procédés afin de répondre à des exigences esthétiques particulières. Inventé par Jaeger-LeCoultre, le serti neige fait appel à toute l’expertise de l’artisan pour obtenir cet effet voluptueux et givré unique en son genre. Il n’a pour uniques repères que la pièce elle-même. Son travail se dévoile ainsi au fur et à mesure que les pierres, blotties les unes contre les autres, tapissent la surface du métal. Outre la complexité de l’ouvrage et le temps requis pour le réaliser, la sélection des diamants nécessite une grande expertise : les plus petits diamètres doivent pouvoir se fondre dans les formes les plus audacieuses, comme ici les pétales qui n’offrent aucune surface plane. Au total 1420 diamants tapissent la rose. Disposant d’une très large palette de gemmes taillées et ajustées individuellement, le maître sertisseur les blottit les unes contre les autres, joue avec les diamètres, voit peu à peu son ouvrage faire intégralement disparaître l’or blanc du boîtier et du cadran. Sagement survolé par un couple d’aiguilles, ce dernier est ponctué de saphirs roses, symboles d’un temps aussi précieux qu’éternel. Enfin, à serti extraordinaire, mécanique d’exception : c’est le calibre à remontage manuel Jaeger-LeCoultre 846 qui palpite dissimulé sous le pistil scintillant.
Le savoir-faire historique
Au fil des siècles et des codes vestimentaires, la femme a déterminé l’esthétique du temps et ses modes de porter. Elle a fait sienne la demande d’innovations et de complications. Elle a marié la beauté et la fonction, permettant ainsi à l’horlogerie de se nourrir de l’art de la joaillerie et de l’orfèvrerie. Portée sur la poitrine suspendue à un sautoir, attachée à la ceinture par une châtelaine, dissimulée dans une broche ou une tabatière, la montre s’est faite multiple, changeante, secrète, à l’image de la femme. Et lorsque les mœurs des XVIIIè et XIXè siècle ont voulu qu’elle n’ait nul besoin de mesurer le temps ni de s’enquérir de l’heure en société, ce sont les perles et les pierres précieuses qui ont dérobé à la vue la ronde des heures.
Jaeger-LeCoultre a toujours porté une attention particulière aux garde-temps féminins, aussi bien à leur esthétique qu’à leur mécanisme. Cette tradition remonte notamment aux premiers mouvements ronds de très petit diamètre, tel le Calibre LeCoultre 7HP créé dans les années 1880, qui a équipé des montres émaillées, serties de diamants et de perles, portées le plus souvent autour du cou.
Le XIXè siècle voit l’éclosion du bracelet-montre. Contrairement à une idée largement répandue, les premières montres de poignet ont été portées par les femmes, avant d’être adoptées par les hommes qui leur ont longtemps préféré l’élégance présumée masculine des goussets. À cette époque, les robes sans manches du Directoire et de l’Empire dévoilent bras et poignets, suggérant aux joailliers de les habiller de bijoux. Certains ont l’idée d’y intégrer un mécanisme horloger. Ainsi naissent les premières montres de poignet, exécutées à l’unité et sur commande, d’inspiration exclusivement joaillière.
À cette époque, les calibres ronds de Jaeger-LeCoultre les plus raffinés cachent leur couronne de remontage sous la montre, de sorte que le cercle puisse exprimer toute la pureté de sa forme. Attachée au précepte d’intégrité du produit selon lequel un mouvement doit épouser les contours de la boîte qui le contient, la manufacture devient rapidement un spécialiste des calibres dits de forme. En 1908, le Calibre LeCoultre 6EB instrumente quelques unes des premières montres-bracelets pour dame. Carré, il mesure à peine plus d’un centimètre de côté pour 1,5 mm d’épaisseur. Les horlogers de la Manufacture rivalisent de créativité et imaginent des mouvements rectangulaires, tonneau, baguette ou amande. De petites dimensions, de style Art Déco, les montres de la manufacture participent à l’émancipation féminine des Années Folles désireuses de s’affranchir de tout carcan.
C’est dans ce contexte que naît la montre Duoplan en 1925.
Le Calibre LeCoultre 7BF Duoplan réconcilie deux sœurs ennemies de l’horlogerie : la miniaturisation et la précision. Interprétée de mille et une manières, munie de bracelet en satin ou en cuir, déclinée en acier ou en or, sertie de diamants ou de rubis, la montre Duoplan se métamorphose à l’envi en montre-broche ou en montre à secret, devenant le symbole même de la féminité. Le remontoir se cache sous le boîtier pour parfaire l’équilibre des lignes. En témoignent les versions dites « tuile », dont les silhouettes rivalisent de grâce et d’élégance. Plébiscitée par la gent féminine, la Duoplan se répand dans les milieux avant-gardistes de l’entre-deux-guerres, dominés par les femmes écrivains telles Virginia Woolf, Annemarie Schwarzenbach et Simone de Beauvoir.
En 1929, la Manufacture révolutionne l’horlogerie féminine avec le Calibre 101, encore aujourd’hui plus petit mouvement mécanique du monde. Fidèle complice de l’éclectisme féminin, il se prête à toutes les audaces. Ses versions joaillères épousent les poignets les plus délicats, à l’instar de celui de la Reine Elizabeth II d’Angleterre, le jour de son couronnement en 1953. Aujourd’hui encore, le Calibre 101 inspire aux designers de la Maison leurs plus belles créations, telle la version bague réversible, en 1998, sertie de diamants et d’émeraudes : un simple geste permet de faire pivoter le boîtier intérieur de la bague pour dévoiler le minuscule cadran.
Les techniques de sertissage
Le sertissage traditionnel est la technique qui a donné ses lettres de noblesse à l’art de l’ornementation d’un objet à l’aide de pierres précieuses. Contrairement au sertissage mécanique où l’ouvrier se limite à déposer les pierres dans des logements préparés par usinage et à ramener de la matière sur la pierre pour la maintenir, l’artisan expert qui pratique le sertissage traditionnel détermine lui-même le nombre des pierres et leur position, avant de procéder à deux perçages, le premier d’une grande finesse uniquement destiné à définir l’emplacement de la pierre et le second afin de l’élargir à la grandeur de chaque gemme. Lent et patient, ce procédé exige un authentique travail de sculpture sur la matière, par coupes et recoupes successives afin de libérer progressivement le grain de métal précieux qui retiendra les pierres. Il est suivi par une opération délicate qui exige une grande habileté pour ajuster précisément la gemme dans son logement. Ce savoir-faire artisanal donne à chaque pièce une aura d’exclusivité, même si elle est produite en plusieurs exemplaires, car aucune ne sera parfaitement l’égale d’une autre.
Le talent des graveurs de la Manufacture est également mis à contribution sur certaines créations afin de rehausser les contours et d’accentuer encore la beauté d’une montre par l’utilisation experte et conjointe de deux techniques. Pour sa part, le sertissage baguette s’applique à des pierres taillées de forme angulaire, qu’elles soient carrées, rectangulaires ou trapézoïdales. Le sertissage se déroule selon les mêmes étapes, à la notable exception qu’il requiert une préparation manuelle considérablement plus longue avant de procéder à l’insertion de la pierre dans son chaton.
Aux côtés du savoir-faire séculaire du sertissage artisanal, Jaeger-LeCoultre a développé deux techniques uniques d’une inventivité remarquable: le sertissage neige et le rock setting. Révélées par les sertisseurs de la Manufacture, ces techniques exercent une séduction croissante sur les créateurs et un public sensible aux nouvelles formes d’expression en joaillerie.
Le sertissage neige
Pour le sertissage neige, l’artisan joaillier possède pour seul repère la pièce elle-même ou le motif à sertir : il réalise le décor directement sur la matière sur les conseils de ses deux muses, la réflexion et la créativité. Dans ce domaine, la moindre inattention est lourde de conséquences. Il pose chaque diamant l’un après l’autre, côte à côte, et joue sur leurs différents diamètres de 0.5 mm à 1.6 mm pour recouvrir totalement le métal précieux. Les minuscules diamants pleine taille de 0.5 à 0.7 mm sont alors taillés spécifiquement. Le travail du sertisseur se dévoile ainsi au fur et à mesure que les pierres, blotties les unes contre les autres, tapissent la surface du métal. Cette liberté inventive exige habileté et minutie. Outre la complexité de l’ouvrage et le temps requis pour le réaliser, la sélection des diamants requiert de grandes compétences: les plus petits diamètres doivent pouvoir se fondre dans les designs les plus audacieux.