Restons précis, avec les chronomètres Breitling, Tudor et Akrone
Pour avoir le droit de porter le titre de chronomètre, une montre doit être testée et validée par un institut officiel. On fait le point avec Breitling, Tudor et Akrone dont les modèles sont certifiés par des organismes différents
Les chronomètres, c’est un peu la quête ultime des horlogers. Au même titre que les champs magnétiques sont leur bête noire. La précision des montres mécaniques est depuis toujours au cœur de toutes les attentions dans les ateliers des grandes maisons.
Il faut savoir qu’une montre mécanique se décale obligatoirement au fil de la journée. Seule l’heure absolue des horloges atomiques est d’une régularité exemplaire. Même un mouvement à quartz (32 Hz) est à la traîne comparé à elles. Alors un calibre mécanique (3 ou 4Hz, voire 5Hz), pensez donc ! Frank Sanc C a fait une émission sur ce sujet : Rolex VS Swatch !
Certains instruments s’en sortent beaucoup mieux que d’autres. Dans le jargon horloger, on appelle ces montres très précises des « chronomètres ».
Attention, cependant, à ne surtout pas confondre avec le chronographe qui, lui, est un instrument à vocation sportive équipé d’une fonction additionnelle permettant de mesurer des temps plus ou moins courts.
Cependant si un chronomètre n’est pas un chronographe, un chronographe peut-être un chronomètre…
N’est pas chronomètre qui veut
Pour savoir si une montre est suffisamment précise pour être désignée « chronomètre », les maisons horlogères n’ont d’autre choix que de la faire certifier par un institut officiel indépendant.
En effet, seul un laboratoire de métrologie, qui possède les outils de mesure nécessaires, peut délivrer cette certification. Sans elle, impossible en théorie de faire figurer le mot chronomètre sur la montre.
Seule une poignée d’organismes sont spécialisés en chronométrie. Et seule une part infime de montres est envoyée par les marques pour être évaluées.
Le COSC est le laboratoire suisse le plus connu mais il y a aussi METAS. Et la France n’est pas en reste avec l’Observatoire de Besançon et son célèbre poinçon à tête de vipère.
Le très sérieux Contrôle Officiel Suisse des Chronomètres ou COSC
Fondé en 1973, le COSC est l’organisme incontestablement le plus sollicité en Suisse pour l’obtention du titre de chronomètre. Ici ce sont les calibres non emboîtés qui sont testés drastiquement.
Son processus d’évaluation dure quinze jours et quinze nuits pour les mouvements mécaniques. Testés dans différentes positions et à différentes températures, les calibres ont pour obligation de rester dans un écart de marche compris entre – 4 et + 6 secondes par jour par rapport aux horloges atomiques.
Le COSC examine en moyenne 1,8 million de montres chaque année, tous types confondus. Aucun autre établissement ne fait mieux. Mais derrière ce chiffre impressionnant se cache une réalité.
Si moins de 5% des calibres échouent aux tests, il faut retenir que les montres certifiées ne sont pas nombreuses. Elles ne représentent en effet que 6% environ de la production horlogère helvétique.
Quand on parle du Contrôle Officiel Suisse des Chronomètres, deux maisons horlogère se démarquent assez nettement : Breitling et Rolex.
Il faut savoir que ces deux maisons font partie des très rares manufactures helvétiques à faire certifier tous ses instruments par le COSC. Et pour Breitling, que ses montres soient à quartz ou mécanique.
Les chronomètres Breitling Super Chronomat 44
La nouvelle Super Chronomat 44 est une symbiose réussie entre caractère sportif, design élégant et précision chronométrique.
D’un diamètre de 44 mm, elle est inspirée de la montre Frecce Tricolori conçue pour les pilotes de la patrouille acrobatique italienne en 1983.
Il en existe deux versions différentes, déclinées en plusieurs variations. L’une est dotée du calibre automatique Manufacture Breitling 01 et l’autre d’un calendrier « semi-perpétuel ».
Super Chronomat B01 44, les chronographes chronomètres polyvalent par excellence
La référence en acier à mouvement automatique B01, dont on peut voir les rouages au verso, ne manque pas d’atouts. Surtout pour les inconditionnels de modèles sportifs qui ont à la fois du caractère et d’élégance.
Son cadran « panda inversé » est entouré d’une échelle tachymétrique sur le rehaut. Quant à son boîtier, il est surmonté d’une lunette tournante unidirectionnelle avec insert en céramique.
Etanchéité à 200 mètres, couronne, poussoir et fond vissés, aiguilles et index traités au Superluminova : le modèle Super Chronomat B01 44 est un chronographe robuste et fonctionnel qui saura s’adapter à toutes les situations.
Et ce d’autant que ce chronographe destiné aux aventuriers peut aussi s’adresser aux globe-trotters. Breitling en propose en effet une déclinaison qui intègre un petit module UTC dans son bracelet « Rouleaux ».
L’autre variation, la Super Chronomat 44 Four-Year Calendar, possède un autre mouvement automatique (calibre Breitling 19), qui ajoute à la fonction chrono l’affichage du jour, de la date, du mois et des phases de lune.
Ce calibre intègre un mécanisme de calendrier appelé « semi-perpétuel » qui nécessite un réglage uniquement lors des années bissextiles, soit tous les 1461 jours.
Nos fiches détaillées des montres Breitling Super Chronomat 44
Chronographe Breitling Endurance Pro, le chronomètre SuperQuartz ultime pour les athlètes de l’Iron Man
On l’a dit, Breitling fait aussi certifier ses mouvements à quartz par le COSC. La manufacture a d’ailleurs mis au point son propre système, le SuperQuartz, thermocompensé Celui-ci est dix fois plus précis qu’un mouvement à quartz standard qui, lui, vibre en théorie à une fréquence de 32 768 Hz et dont la précision varie de moins d’une seconde par jour.
Partenaire de la très célèbre compétition Iron Man, la maison Breitling a créé des instruments à la mesure des performances hors normes des athlètes qui participent à ces courses de l’extrême. Pour ceux qui suivent la chaîne Frank Sans C sur YouTube, c’est pour cela que Audemars Piguet n’a pas pu prendre le personnage d’Ironman malgré sont contrat avec Marvel !
Ce chronographe Endurance Pro de 44 mm de diamètre possède une lunette tournante rotative avec points cardinaux et un cadran contrasté de larges aiguilles et chiffres luminescents. On remarque aussi, sur le rehaut, la présence d’une échelle pulsométrique, qui permet à l’utilisateur de mesurer la fréquence cardiaque.
Etanche à 100 mètres, l’Endurance Pro bénéficie d’un boîtier ultraléger en Breitlight. Il s’agit d’une matière composite exclusive à base carbone 3,3 fois plus légère que le titane, non magnétique et hypoallergénique.
La montre Breitling Endurance Pro
Master Chronometer, la certification METAS entre précision et amagnétisme
On parle beaucoup de METAS depuis quelque temps en horlogerie. Il faut dire que l’institut fédéral de métrologie suisse a élaboré une certification qui repousse les limites de l’exercice. Et, qui, bien-sûr, est donc extrêmement difficile à décrocher.
Cette certification, appelée Master Chronometer, va en effet plus loin que les tests drastiques du COSC. Mais elle s’appuie quand même sur l’illustre institut puisqu’une montre ne peut se présenter sans être Swiss Made et certifiée au préalable par le Contrôle Officiel Suisse des Chronomètres.
Précision chronométrique, évidemment, mais aussi résistance magnétique, étanchéité et autonomie, METAS redéfinit les niveaux d’exigence.
Les performances de précision sont évaluées à deux températures, dans six positions (dont certaines n’existent pas au COSC) et à deux niveaux d’armage du barillet (100% et à 33%).
La première différence, c’est que l’institut fédéral de métrologie teste obligatoirement la montre finie et pas seulement le calibre.
Ensuite, l’écart de marche toléré par jour passe à 0 /+ 5 secondes par jour…
Oui oui, vous avez bien lu : une montre certifiée Master Chronometer ne peut pas prendre de retard ! Sauf quand sa réserve de marche est épuisée, mais « arrêtée elle vous donnera quand même l’heure exacte deux fois par jour ». Autre prouesse à réaliser si un instrument veut décrocher le précieux sésame de METAS : il doit résister, tout en conservant sa précision chronométrique, à des champs magnétiques extrêmes de 15 000 gauss. C’est surnaturel, puisque cette intensité correspond à une IRM.
Black Bay Ceramic, la première montre Tudor Master Chronometer
Si la certification délivrée par METAS était jusqu’ici la chasse gardée de la manufacture Omega, une autre manufacture a réussi à décrocher le titre de Master Chronometer.
La maison Tudor a en effet développé une Black Bay spéciale qui a passé avec succès les épreuves. Cette version de l’emblématique montre de plongée vintage affiche 41 mm diamètre et garantit une étanchéité à 200 mètres.
Son boîtier est façonné en céramique noire et en acier PVD noir. Et son bracelet hybride est une combinaison de cuir et de caoutchouc noir.
Côté moteur, même si le calibre est visible au verso, le secret est bien gardé concernant la matière de certains composants (métaux non-ferreux ?). Pour le reste, ce mouvement automatique Manufacture Tudor MT5602-1 arbore une belle finition sablée et noircie, un rotor squeletté en tungstène et intègre un spiral high-tech en silicium amagnétique.
Autre atout : sa réserve de marche, certifiée par METAS, atteint 70 heures. Par conséquent, la Black Bay Ceramic est une montre « week-end proof » selon l’expression anglo-saxonne consacrée. Seule ombre au tableau de cette petite merveille : l’absence de superluminova sur la lunette tournante unidirectionnelle qui ne lui permet pas de prétendre à la qualification de « montre de plongée » selon la norme ISO.
Notre fiche détaillée de la montre Tudor Black Ceramic
Observatoire de Besançon : en France aussi, on sait très bien certifier les chronomètres
En termes de certification chronométrique, il est vrai que la Suisse tire la couverture à elle. Cependant, les passionnés de précision connaissent bien l’expertise et l’excellence de l’Observatoire de Besançon en France.
C’est depuis 1897 que l’établissement indépendant certifie les montres finies en leur apposant son célèbre poinçon à tête de vipère.
Examinées pendant quinze jours, dans cinq positions et à trois températures différentes, elles doivent répondre aux critères de la norme ISO 3159 qui définit le statut des « chronomètres-bracelets à oscillateur balancier-spiral ». Ici aussi, comme au COSC, l’écart de marche doit rester entre -4/+6 secondes par jour mais les tests sont plus exigeants puisque les calibres sont emboités.
On ne peut pas dire que les garde-temps qui réussissent et arborent la tête de vipère sont nombreux dans le paysage horloger. Et pour cause, entre 2006 et 2018, seules 500 montres ont été certifiées. Elles sont donc très rares.
Le chronographe TAG Heuer Carrera Tourbillon « Tête de Vipère » avait fait grand bruit à sa sortie il y a trois ans. Ensuite, il faut chercher pour trouver. Mais on a trouvé, et une marque française en plus !
Akrone, l’exception française
La maison Akrone, c’est d’abord l’histoire de trois Bretons, bien décidés à défendre et redévelopper l’horlogerie française, qui se lance leur idée sur la plateforme de crowdfunding Kickstarter en 2015. Succès immédiat : la production des premières montres est financée avec 70 000 euros récoltés en quelques heures seulement !
Les ateliers sont situés à Nantes. Assemblages, réglages, entretiens, décorations des pièces, les métiers de l’horlogerie et de l’artisanat d’art se côtoient en symbiose pour fabriquer les montres Akrone.
La très jeune histoire de la marque est aussi liée à la Tête de Vipère. Elle décide en effet de faire valider les performances de sa première création, la montre de plongée K-02 à calibre ETA automatique, par l’Observatoire de Besançon. Là encore, c’est une réussite.
Chronomètre K-02, le partenaire d’un record de plongée « spéléo »
Côté précision chronométrique pas souci, donc, et côté résistance et performance, non plus, car cet instrument en titane, étanche à 300 mètres, a été testé en milieu naturel par le spéléonaute Frédérique Swierczynski lors de son record de France à – 267 mètres ! On ne peut pas trouver mieux comme carte de visite…
Montre Akrone K-04, le chronomètre pour tous
Beaucoup plus sage, la K-04 (quatrième création d’Akrone) est quant à elle une montre en acier au visage sobre, destinée à tous les poignets.
Mais si la vocation et le style diffèrent, les performances restent puisque la K-04 arbore aussi la tête de vipère.
Les montres K-02 et K-04 sont des éditions limitées qui ne sont malheureusement plus disponibles, cependant on trouve de nombreuses autres pièces sur le site d’Akrone. Et il est également possible de prendre rendez-vous à l’atelier-showroom pour discuter avec ces sympathiques bretons…horlogers !
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