Un tourbillon de… tourbillons !
Reine des complications au royaume de la haute horlogerie, le tourbillon est cette semaine au centre de toutes les attentions chez Frank Sans C. Simple, volant, extra-plat, squelette, double ou multi-axes, les modèles Breguet, Bvlgari, Roger Dubuis et Girard-Perregaux réunis sur le plateau de l'émission ont littéralement hypnotisé tous les regards.
Visuellement fascinant et techniquement difficile à réaliser, le tourbillon est assurément une complication fantastique dans tous les sens du terme. Replaçons-le dans son contexte : il a été inventé aux premières heures du 19esiècle, époque où les montres-bracelets n’existaient pas encore. Elles restaient le plus souvent rangées à la verticale dans la poche de gousset. Cet immobilisme était néfaste pour l’organe réglant – véritable cœur des montres mécaniques – car il subissait ainsi de plein fouet les effets de la gravité terrestre. Ce qui finissait par nuire à la précision chronométrique du calibre.
L’ingénieux dispositif consiste à placer l’organe réglant dans une cage rotative, qui effectue par principe un tour complet en une minute, pour qu’il ne soit jamais dans la même position. La gravité s’exerce alors en tout point du mécanisme et, de fait, s’annule. Pas mal hein ?
C’est pour annuler l’effet de la gravité sur l’organe réglant que le tourbillon a été inventé
Rendons à César ce qui est à César, comme le dit si bien Frank Sans C : c’est Abraham-Louis Breguet qui a breveté le tourbillon le 26 juin 1801. La manufacture éponyme étant devenue, par la suite et bien avant toutes les autres, la grande spécialiste de cette complication hypnotique.
Bon, il faut avouer que le tourbillon a perdu de son intérêt scientifique depuis l’avènement des montres-bracelets qui sont toujours en mouvement. Mais il reste l’une des complications les plus difficiles à mettre au point. Si bien que seules quelques manufactures comptent dans leurs ateliers des maîtres horlogers spécialisés dans cet art délicat. Surtout, le tourbillon n’a rien perdu de son immense pouvoir d’attraction visuelle. Et il fait toujours autant tourner la tête des grands collectionneurs.
BREGUET
Breguet Classique Tourbillon Extra-Plat Automatique 5377, la beauté par la finesse
Superbe, la Classique Tourbillon Extra-Plat Automatique en platine (167 600 €) reflète sans conteste le talent des maîtres horlogers et artisans de Breguet. Véritable prouesse mécanique, cette pièce de 41 mm de diamètre affiche 7 mm d’épaisseur et accueille un mouvement – à remontage automatique et à tourbillon – de seulement 3 mm d’épaisseur.
Elle met en scène le dispositif giratoire sur un cadran en or gris. Celui-ci est guilloché à la main : une autre grande spécialité de la manufacture. On trouve également un indicateur de réserve de marche (80 heures).
Pas si « classique » que ça, l’instrument illustre aussi la force d’innovation de Breguet. La cage du tourbillon est en effet réalisée en titane. Quant à l’échappement et au spiral, ils sont en silicium : un matériau high-tech amagnétique. Au dos du boîtier, le calibre est lui aussi guilloché et présente une masse oscillante périphérique.
Breguet Tradition Tourbillon Fusée 7047, modernité ancestrale
On pourrait croire que le design ultramoderne et atypique de cette montre vient tout droit du futur mais il n’en est rien. Les modèles Tradition reprennent en réalité l’architecture des premiers calibres de Breguet. Des mouvements créés il y a donc plus de deux cents ans !
Comme son nom le laisse supposer, ce modèle en platine (194 100 €) possède un système de transmission fusée-chaîne. Ce mécanisme est extrêmement rare en horlogerie. Il permet d’optimiser la régularité de marche de la montre en lui garantissant un couple constant. Il transmet au mouvement une force continue quel que soit le niveau de remontage du barillet.
Pour en savoir plus, c’est simple, il vous suffit de consulter notre fiche détaillée de la Breguet Tradition Tourbillon Fusée 7047.
Avant d’aller plus loin : un grand merci à la maison Dubail qui a bien voulu nous prêter les tourbillons extraordinaires qui suivent pour l’émission.
BVLGARI
Bvlgari Octo Finissimo Tourbillon Squelette, record du monde
Avec son Octo Finissimo, la manufacture italo-suisse Bvlgari fait tomber tous les records de finesse horlogère depuis quelques années.
Sous l’œil subjugué de Frank Sans C, cette édition limitée de 40 mm en titane DLC noir (30 exemplaires, 100 000 €) est une variante du record du monde pour un tourbillon squelette à remontage manuel. Epaisseur du boîtier ? 5 mm ! Epaisseur du calibre ? Accrochez-vous : 1,95 mm !
Positionné à 6h, le tourbillon est appelé « volant » car il est maintenu par son axe de rotation, sans pont supérieur, ce qui, naturellement, accroît son pouvoir de fascination.
Cette pure merveille, contrastée d’aiguilles et d’une minuterie rouge, est servie sur un bracelet bi-matière en cuir et caoutchouc.
Bvlgari Octo Roma Naturalia Malachite, précieuse et minérale
Il n’y a que Bvlgari pour imaginer une pièce pareille, une montre qui fusionne aussi bien les deux entités constitutives de la manufacture autoproclamée « Le joaillier du temps », entre rigueur horlogère helvétique et extravagance créative latine.
Cette Octo Roma de 44 mm de diamètre sur alligator vert (130 000 €) arbore des pièces en malachite naturelle. Ces blocs de pierre verte sont directement insérés dans la carrure du boîtier en or ose et au cœur de son calibre squelette à tourbillon volant.
Du coup, est-ce encore vraiment un mouvement squelette ? Là n’est pas la question, la beauté de l’instrument parle d’elle-même.
ROGER DUBUIS
Roger Dubuis Excalibur Double Tourbillon Eon Gold, double plaisir
Pourquoi faire compliqué quand on peut faire encore plus compliqué ? Demandez aux maîtres horlogers de Roger Dubuis qui ont imaginé cette Excalibur à deux tourbillons synchronisés par un différentiel (287 500 €). Ils régulent la marche d’un mouvement mécanique ciselé à l’extrême en forme d’étoile, véritable signature des instruments de la manufacture.
Certifié du prestigieux Poinçon de Genève, ce modèle de 45 mm de diamètre est étanche à 100 mètres, ce qui est très rare au pays des tourbillons. Néanmoins, on ne vous conseille vraiment pas de tenter le plongeon double salto avec en piscine et encore moins la session snorkeling en milieu marin.
Petite info à souligner pour finir : son boîtier est en « Eon Gold ». Il s’agit d’un alliage d’or rose spécifique, très résistant au ternissement.
LE SITE DES MONTRES ROGER DUBUIS
GIRARD-PERREGAUX
Girard-Perregaux Répétition Minutes Tri-Axial Tourbillon Edition Earth to Sky, le visage de l’excellence
Attention les yeux. Le nom du sujet annonce sans détour les complications en présence. Cette montre en or rose de 48 mm de diamètre pour 21,24 mm d’épaisseur – oui c’est imposant – combine en effet une répétition minutes (sonnerie à la demande des heures, des quarts et des minutes) et un tourbillon évoluant selon trois axes différents.
Editée à 18 exemplaires, son prix est à la hauteur de sa complexité et de sa rareté : 561 000 €. Autant dire qu’elle s’adresse encore moins à Monsieur tout-le-monde que les autres pièces de l’émission !
Elle est accompagnée d’un bracelet en alligator et, comme l’a justement précisé Frank Sans C, elle présente côté cadran le visage d’une montre de type « régulateur ». Ces aiguilles sont ainsi placées chacune sur un axe distinct, avec les heures à gauche et les minutes à droite.
LE SITE DES MONTRES GIRARD-PERREGAUX
A lire aussi :