À Singapour, la vie de Mandarin
Situation d’exception, service millimétré et ambiance grande classe. L’hôtel Mandarin Oriental de Singapour se fait champion des fusions entre raffinement asiatique, modernité occidentale et rêves étoilés. Cocktail gagnant.
Mais quelle baie vitrée ! Elle couvre tout un pan des chambres du Mandarin Oriental (prononcer MO, « aime ho », comme les initiés) et dévoile un tableau unique au monde.
Droit devant, voici Garden by the Bay, un parc de 100 hectares, une prouesse de vert et de verre intégrant forêt d’Équateur, serre à orchidées (plus de 1 000 sortes), cascades, palmiers géants, le tout servant d’arrière-plan au grand prix de F1 (22 septembre 2024) ; sur la gauche, la grande roue, 165 mètres au-dessus des affaires courantes, elle clignote de ravissement dès la nuit venue ; à droite, se dresse l’incroyable Marina Bay Sands, trois tours, 245 mètres de hauteur chacune, réunies au sommet par une invraisemblable piscine de 150 mètres, sorte d’ovni céleste que squattent toutes les grandes soirées de la ville ; au loin enfin, c’est l’océan sur lequel bouchonnent les cargos en attente d’une place aux pontons du plus grand port d’Asie du Sud-Est. Ajoutons mille lumières, écrans, lasers et autres tourbillons multicolores… Façon Times Square ou Piccadilly, le show singapourien touche au grandiose.
Mini-terrasse de plein air
Il est offert aux clients du Mandarin Oriental. Leur habitation (510 chambres sur 23 étages) donne en direct sur ce tableau qui raconte la réussite de la cité-état, son souci des harmonies, son talent aussi pour en appeler aux plus grands créateurs du temps, architectes, rois des espaces nature, maîtres de l’éclairage urbain, inventeurs des bonheurs du regard.
Jolie délicatesse, les suites de la maison ouvrent sur une mini-terrasse de plein air. Une table haute et deux chaises de bar invitent à savourer la carte postale tout en faisant pétiller les bulles, voir en cédant au péché d’une petite clope dont l’incandescence fera briller la nuit un peu plus fort.
Selfie direct sur Insta
Dès le lobby, marbre, luminaires, statues du Bouddha et tableau fleuri avaient donné le ton, celui de la grande classe. Le décorateur a visiblement eu carte blanche pour veiller à l’effet waouh, œil rond, selfie direct sur Insta, regarde, je suis une star. Pas faux.
Le tempo monte avec les six ascenseurs vitrés qui filent en un rien de temps vers les chambres et les restaurants. On s’occupera de la valise plus tard. Remarquer que chaque habitation est dotée d’un code couleur, bleu lagon, indigo, pourpre, or, marine… auxquels s’harmonisent la broderie des coussins, le parement des tentures, la ceinture des peignoirs… La vie de mandarin n’est qu’une succession d’élégances.
Lianes de magazines
Les rendez-vous de la maison jouent à l’unisson. Au programme : deux piscines, une extérieure, vaste, offerte aux moiteurs denses de l’Équateur, une intérieure où les dames ont leurs horaires dédiés, la clientèle musulmane apprécie ; pas moins de cinq restaurants, un buffet géant (soirées « mer » avec huîtres et langoustes à volonté, un triomphe !), une cuisine cantonaise évidemment, un antre japonais, un autre italien, un repaire pour viandards, Morton’s, référence américaine, sans oublier le salon de thé, encore moins le bar où se pressent grands garçons mal rasés et lianes de magazines.
Le spa et la salle de gym ravissent celles et ceux qui aspirent à la douceur ou au tonus ; ajoutons une planque pour gens d’affaires soucieux de discrétion comme pour amoureux fondant de passion. Bref, on y passerait sa vie.
Robots à cocktails
À coups de charmes sans cesse renouvelés, la maison ferait oublier que la ville de Singapour (5,9 millions d’habitants) tourbillonne tout autour. Le shopping center voisin, le parc des mille et une merveilles, les promenades sur le fleuve qui glisse en bas, le quartier chinois, imperméable au temps qui passe, les marchés comme jadis, les bars dont les robots préparent les cocktails…, tout devient source d’étonnement, de surprise, d’enchantement.
Agora gourmande
Glisse un 4X4 électrique dernier cri le long d’une avenue à l’impeccable propreté. Sur les murs, des écrans géants racontent les bolides de F1, le récent concert de Taylor Swift, les cours de la Bourse, l’heure de la prochaine averse (rude et chaude) entre deux avalanches de pubs glamour.
Alors, direction le musée de la crème glacée (dégustation à volonté) ou bien l’aquarium avec ses 800 espèces et 100 000 résidents, les plages de Sentosa ou de Changi, filer à l’inspiration sur un vélo avant de conclure sur un food court. Imaginez un cercle. Tout autour, se pressent des guinguettes, ça touille et ça grille avec entrain, cuisine chinoise, malaise, indonésienne, vietnamienne. On se sert comme on veut, une soupe ici, des nems là, une brochette de gambas ou un poulet sauce cacahuète, avant de s’installer sur les tables qui tapissent le centre de cette agora gourmande. Au délice s’ajoute le plaisir de papoter avec les voisins. Promis, demain, on revient.
Voyage plus qu’escale
La nuit tombe vite, invariablement vers 18 heures. Un arc-en-ciel déchire le ciel noir de l’orage, il suspend le temps, jette sa palette poétique au-dessus du tourbillon citadin, invite à regarder Singapour différemment. La ville-feu d’artifice pétille de néons, d’envies, d’élans. Alors, elle se révèle but de voyage bien plus que simple escale. Signé Mandarin Oriental.
Y aller. Vols directs quotidiens assurés par Air France et Singapore Airlines. Compter une douzaine d’heures de vol et six heures de décalage horaire. Pas de visa exigé pour les Français. À partir de 1 100 euros l’AR en classe Économie et 4 500 euros en classe Affaires. Noter l’agrément de l’aéroport Changi le premier du monde en termes de fluidité, de propreté, de sécurité, d’efficacité… Carton plein ! À se demander pourquoi les gestionnaires de CDG ne prennent pas exemple.
Y loger. Mandarin Oriental, environ 500 euros la nuit pour une chambre double, petits-déjeuners inclus.
LE SITE DU MANDARIN ORIENTAL SINGAPORE
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