LE RAFFLES DOHA

Et l’hôtel au look le plus dingue est…

Certains voient dans cet OVNI un croissant de lune ou bien une roue inachevée. D’autres parlent d’une ahurissante audace architecturale. Officiellement inspiré des cimeterres, les sabres traditionnels du Qatar, le bâtiment abrite deux hôtels. Renversant.

Par Jean-Pierre Chanial
Le look spectaculaire de l’hôtel

Cet édifice improbable se trouve à Doha, capitale du Qatar. En bord de golfe Persique, il veille sur un confetti de sable grand comme deux de nos départements, d’où l’or coule pour 300 000 citoyens servis par 3 millions d’immigrés. Et si on profitait de l’escale ? Pause en terre de mirages avant de poursuivre le voyage vers les Maldives, la Thaïlande, le Vietnam, le Japon, l’Australie…

Depuis la suite, vue golfe Persique

Rose des sables géante

Un bouquet de verre et de béton singularise Doha. Aucune des stars de l’architecture contemporaine ne manque à l’appel de ce show qui s’en va gratter le ciel, Jean Nouvel, Rem Koolhaas, Cesar Pelli, I.M. Pei, Arata Isozaki, Zaha Hadid… L’étoile de toutes ces audaces, le Musée national, est signé Nouvel, cocorico ! Quelque 76 000 panneaux de béton composent une rose des sables géante. Magnifique, magique, unique.

Depuis la suite, vue sur Doha et le Qatar

Deux cimeterres, un boutre et deux palmiers

L’étonnement se poursuit un peu plus loin sur le front de mer devant la plus extravagante des constructions de Doha. Passé la sidération, on s’interroge : une roue inachevée, un toboggan pour skateurs, un geste céleste ?

Les designers de cette dinguerie, membres du cabinet Marcel Wanders, ont trouvé leur terre de folie. Ils disent s’être inspirés des cimeterres, les sabres que portaient à la ceinture les princes des sables. Vérification faite sur les armoiries du Qatar où ils se croisent pour encercler un boutre et deux palmiers.

La piscine extérieure

Palais de prince

Baptisée Katara Towers, l’extravagante abrite deux hôtels. A gauche, le Raffles, 132 suites 5-étoiles ; à droite, le Fairmont, 270 clefs de haute tenue, mais un cran en dessous, tarifs compris.

Opter évidemment pour le premier, si ce n’est en y résidant, au moins le temps d’une visite, histoire de respirer le comble du luxe et du raffinement.

Dans le lobby, un kaléidoscope de bleus

Dès l’entrée, la magie dicte sa loi dans un océan de lumières bleues, façon kaléidoscope, réfléchie à l’infini. Moquette jaune pâle, fauteuils à l’unisson, dorures omniprésentes, œuvres d’art, sculptures, le cocon se fait grand chic grand genre, façon palais de prince.

Dans la salle de bains…

Suite « Parisienne »

Heureuse diva, celle qui emprunte les ascenseurs high-tech pour filer dans sa suite, 85m² minimum. Elle balance ses escarpins à semelles rouges et ne peut cacher son émoi devant le spectacle grand écran qu’assure la paroi totalement vitrée. Le golfe Persique clapote à ses pieds. Couleurs douces, tissus chics, luminaires design, empilement d’oreillers, literie XXL, elle se promet déjà de longues pauses dans la salle de bains, blanc immaculé souligné d’or fin, un bijou qui justifie le voyage.

Son garde du corps aurait-il choisi la suite « Parisienne » ? Bonne pioche. Sur 403 m², elle s’approprie le 30ème étage, avec deux chambres, on n’est jamais trop prévenant, une salle à manger intégrant sa cave à vin, une salle de sport, un home-cinéma, une immense terrasse, un majordome dédié… C’est tellement simple, le bonheur.

Robinson Crusoé de 1785

La bibliothèque du Raffles

Quatre restaurants, une piscine géante, une étonnante bibliothèque riche de 40 000 ouvrages dont une édition originale de Robinson Crusoé datée 1785, une autre de Moby Dick de 1811, un Spa de référence (17 suites de soins), un salon où les grands garçons vérifient la pertinence du mariage entre havane et cognac millésimé… L’agrément de la maison n’en finit jamais.

La bibliothèque du Raffles

Entre autres, ne surtout pas manquer le bar du 36ème et dernier étage, une centaine de mètres au-dessus des affaires ordinaires. Inspirer, faire tinter les glaçons, caresser du regard la courbe de l’horizon… Alors, on se sent un peu maître du monde. Pari gagné : à l’abri de cette maison, les rêves deviennent soudain beaucoup plus grands.

Pratique

Y aller. Qatar Airways assure une liaison quotidienne directe entre Paris et Doha (6h15). L’excellence de la compagnie se révèle en classe Affaires (à partir de 3 500 euros l’AR). En classe Économique, épatante, à partir de 650 euros l’AR. www.qatarairways.com

À Doha, le salon Qatar Airways intègre un lounge Louis Vuitton dont la carte, brillante, est signée Yannick Alléno.

Bon à savoir. Pas de visa mais passeport valide six mois après l’arrivée. Présenter une réservation hôtelière et un billet d’avion retour. Quand il est midi en France, il est 14 heures au Qatar en hiver. L’euro s’échange contre 3,89 rials (QAR). Sécurité totale dans tout l’Émirat. Boissons alcoolisées servies uniquement dans les grands hôtels.

Y loger. Raffles Doha, à partir de 500 euros la nuit en suite double. www.raffles.com

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