DIRECTION THAÏLANDE

Bangkok : le mantra Peninsula

Bangkok bouillonne, cavale et tourbillonne. Sans répit, de jour comme de nuit. Cela dit, pas un seul de ses 11 millions d’habitants n’oublie, juste un instant, de quitter le flux pour s’isoler et s’éblouir d’or céleste. Un autel de rue, un temple, une prière, un bâtonnet d’encens… et c’est reparti ! Pousser les portes de l’hôtel Peninsula pour vivre cette folie en l’illuminant du raffinement thaïlandais.

Par Jean-Pierre Chanial
La belle allure du Peninsula Bangkok

Planté au bord de la Chao Phraya, le large fleuve qui traverse Bangkok et lui offre ses Champs-Élysées aquatiques, le Peninsula se fait acteur de la capitale du royaume (72 millions de sujets). Il en accompagne les vibrations du jour autant qu’il en conserve les élégantes traditions.

Bienvenue au Peninsula Bangkok

Il est 22 heures.

La baie vitrée des chambres (ou mieux, le balcon des suites) offre le spectacle du fleuve, lourdes barges chargées à ras bord, vedettes pétaradant, tranquille sampan pour dîners chics, cuisines flottantes, péniches-clubs avec dancefloor et néons tapageurs…

De nuit, la plus belle avenue de Bangkok

Il est 6 heures.

Devant l’hôtel, un lama guide une rangée de moinillons en robe safran. Chacun tend son bol. Une louche de riz, une banane, un hibiscus, une bougie, un blanc de poulet, un billet, on donne comme on veut, ce qu’on peut. Les deux mains jointes à hauteur du front, la sainte troupe remercie. Les paroles ne sont pas nécessaires. Le Peninsula offre à ses hôtes de bonheur de cette cérémonie matinale. Oui, ils reviennent demain.

Au milieu du tourbillon, un havre de paix

Il est 11 heures.

Le métro aérien, un modèle de propreté, de sérénité, de sécurité, dépose devant la porte du marché de Chatuchak, le plus grand du monde. Plusieurs milliers d’échoppes collées les unes aux autres proposent tout et plus encore. Soieries, artisanat, vêtements, bijoux, épices, jouets… Foule dense, promesse d’achats réjouissants et marchandage obligatoire. Ajouter un joli sac de voyage pour ranger ses trésors. Oui, le Peninsula explique le trajet et peut même accompagner.

Il est 15 heures.

La chanson d’une fontaine et son filet d’eau claire, le charme d’un bassin fleuri de lotus, une statue du Bouddha, la musique vole, douce et apaisante, pause au Spa du Peninsula. Visage, pieds et mains, corps, solo ou duo, choisir son abandon. Le soin signature associe trois bonheurs d’Asie, la tradition thaïe, les techniques de Chine et les délicatesses japonaises. Une merveille de 90 minutes affichée 120 euros, on aura forcément envie de vite recommencer.

Les tropiques jouent leur partition nature

Il est 21 heures.

Plongeon dans Bangkok-la trépidante. Grimper dans un tuk-tuk, le chauffeur hilare glisse sa pétrolette entre les voitures aux vitres sombres, les bus bondés, les cabriolets chics et les motos surchargées de passagers. Se faire déposer devant le stade qui affiche un match de boxe, ou au pied d’un gratte-ciel dont le rooftop rassemble, cocktail à la main, la bonne société thaïe ou encore près d’une touilleuse de wok, reine gastronomique de son bout de trottoir, ses gamins tendent les assiettes en carton, certaines mènent au ciel.

Il est 23 heures.

Avec 367 chambres et suites installées sur 37 étages, le Peninsula en impose. Magie de la délicatesse thaïe, l’intérieur assure un incomparable sentiment de cocon. Grand lit, cotonnades, soieries et bois précieux, salles de bains marbrées de vert et de blanc… On en ferait bien sa maison du bonheur avec vue sur les incessants ballets de la Chao Phraya. De ce show, on ne se lasse jamais.

Chambre avec vue sur la Chao Phraya

Il est 8 heures.

Les tables du Peninsula font référence. L’emblématique pad thaï, (nouilles sautées aux crevettes) place le restaurant Thiptara au sommet de l’affiche. Au Mei Jiang, l’étoile brille grâce à une cuisine cantonaise de haut vol. Au rez-de-chaussée, The Lobby ravit les petites gourmandises, celles qu’on partage entre copines avec bouchées véganes et jus de légume.

Le cours de cuisine est au menu

Mais le top de la maison reste le River Café, la terrasse au raz du fleuve. Petit-déjeuner, pause clope ou dîner, elle assure buffets généreux, carte sans fin, élégante convivialité et service aux petits soins. Savourer, admirer, recommencer.

La terrasse du River Cafe, aux premières loges

Il est 10 heures.

Prolonger la béatitude sur un registre inédit en grimpant au sommet du Peninsula. Dans une vaste pièce tendue de pénombre, s’installer sur un tapis de yoga et, yeux mi-clos, écouter. L’officiant se saisit d’un bâtonnet de bois qu’il fait glisser sur le rebord d’un bol métallique. Puis sur un autre, plus profond, un autre encore, plus large celui-ci, il tourne, tourne, le son vibre, la note tient, elle s’installe, s’impose, enivre. Le monde ordinaire s’évade, il se dilue dans les célestes sagesses qu’accompagne l’énigmatique sourire du Bouddha. Bangkok et le Peninsula offrent ici le plus beau de leurs mantras.

Bon à savoir. Pas de visa pour les Français mais passeport en cours de validité. Quand il est midi en France, il est 18 heures en Thaïlande. L’euro s’échange contre 34 baths, la monnaie locale. Le coût de la vie à Bangkok est largement inférieur à celui de la France. Pour préparer son voyage, office de Tourisme de la Thaïlande : tél. : 01 53 53 47 00 et www.tourismethai.fr

Y aller. À l’instar des compagnies du Golfe qui proposent de mettre à profit l’escale sur leur route vers l’Asie, Finnair suggère de rejoindre Bangkok via la Finlande. Escale à Helsinki où il est possible de prolonger la halte avant de poursuivre. Vols quotidiens depuis Paris (3 heures) puis pour Bangkok (une dizaine d’heures). Avantage de la formule, moins de 600 euros l’AR en classe économique certains jours et moins de 3 000 euros en classe Affaires (lit totalement plat, gastronomie nordique et service de premier ordre) aux dates les moins courues. Tél. : 01 82 88 24 05 et www.finnair.com

Séjourner. Pour une nuit en chambre double au Peninsula Bangkok, compter entre 350 et 500 euros, petits-déjeuners compris. www.peninsula.com

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