Urwerk EMC Pistol, l’exception horlogère
L’EMC est une montre d’exception dans le monde de la Haute Horlogerie. C’est la toute première et seule montre 100% mécanique – mouvement manufacturé par la maison horlogère URWERK – dont la précision peut être contrôlée électroniquement, à tout moment, sur simple pression d’un bouton-poussoir.
L’originalité et l’ingéniosité de l’EMC ont été amplement saluées : l’EMC fut notamment la double gagnante du Grand Prix de l’Horlogerie de Genève 2014 dans les catégories « Exception mécanique » et « Innovation ». A travers elle, Felix Baumgartner a été récompensé du titre de Maître horloger de l’année à Hong Kong et tout aussi important aux yeux de l’équipe URWERK, l’EMC reçut les louanges enthousiastes de M. Philippe Dufour, virtuose révéré dans le monde de la Haute Horlogerie.
Pour cette dernière édition de l’EMC, URWERK a réuni autour de la table de travail, les meilleurs artisans, les mains les plus habiles, pour magnifier 5 pièces uniques. Florian Güllert – le graveur, Joséphine et Sylviane – les maroquinières, Martin Frei – le directeur artistique et Felix Baumgartner, le maître-horloger, n’ont ménagé ni leur temps ni leurs efforts et ont donné à nouveau le meilleur de leur Art. L’ EMC « Pistol » est née de cette alliance sacrée. Portraits.
Florian Güllert
Ses mains. De grandes mains fines et soignées. C’est la première chose que l’on voit en allant à la rencontre de Florian Güllert.
Florian Güllert c’est le spécialiste de la gravure sur armes à feu. C’est un passionné. C’est un homme minutieux aussi. Preuve que les deux traits de caractère peuvent cohabiter en bonne intelligence. Depuis 15 ans déjà, il fait « parler » son don : transformer fusils de chasse et armes de poing en pièces d’exception. A main levée, il cisèle et martèle le métal pour y laisser sa marque. Des arabesques, du lettrage : « La gravure est faite pour capturer la lumière » dit-il. « Elle crée les parts d’ombre et les mises à nu dans le métal. La matière est travaillée, forcée et c’est ce qui étonnamment la rend belle. »
Cet artisan-graveur de 43 ans a installé son atelier à Klagenfurt sur le lac Wörthersee en Autriche. Il a pourtant débuté sa carrière en tant qu’armurier, décrochant son diplôme en 1995 au collège industriel de Ferlach. Mais rapidement, il change de voie. Ce n’est plus l’arme elle-même qui le fascine, il l’utilise comme support à son savoir-faire : « Vous pouvez comparer la gravure sur métal à de la calligraphie. La frappe au marteau crée des nuances si fines qu’il est impossible de la reproduire à l’identique. Chaque marque est unique et définitive. C’est la force du travail artisanal » confie-t-il.
URWERK, il en avait entendu parler il y a 4 ou 5 ans par un de ses clients. Par curiosité, il visite le site internet. Fin du premier acte. Quand la maison horlogère le contacte en 2014, il dit « oui » tout de suite à une collaboration. Sa seule réserve, le temps. Son carnet de commande est plein, son agenda surchargé. Mais l’envie est là. Il reçoit les plans du boîtier de l’EMC et commence ses recherches. « Il me fallait trouver un motif qui contraste avec le côté très « machine », très technique de cette pièce. Je voulais des volutes, des arabesques pour casser l’esthétique parfaitement rectiligne de l’EMC ». Il poursuit : « C’est un exercice très particulier pour moi. Car sur une montre de poignet les volumes à décorer sont modestes. Il faut être juste, trouver un motif qui soit appréciable à l’œil nu ». Une nouvelle difficulté se présente. L’acier utilisé pour le boîtier de l’EMC se révèle si dur qu’il lui faut trouver un tout nouvel outillage mais « la méthode ne change pas » conclue-t-il. « Les gestes qui sont les miens sont ceux de tous les graveurs à travers les âges. Nous avons ceci en commun avec la Haute Horlogerie, la tradition est au cœur de notre métier. »
Martin Frei
Sa mère l’a initié au monde des Arts et son père, astrophysicien, lui a mis la tête dans les étoiles. Lui, c’est Martin Frei le co-fondateur et directeur artistique d’URWERK.
Les montres, Martin Frei les construit sur le papier. Il les peint à l’aquarelle avant qu’elles ne prennent forme mécaniquement. « Un de mes plaisirs lors de nos sessions de travail chez URWERK, c’est d’entendre Felix et l’équipe R&D résoudre des problèmes techniques sur une montre qui n’existe encore que sous la forme de croquis schématiques » dit-il.
Pour cette EMC « Pistol », Martin Frei rêvait d’une montre qui joue sur le contraste des genres. L’esthétique minimaliste de la partie supérieure du boîtier se fond dans le relief des gravures. La surface lisse et satinée du haut met en exergue le travail de décoration de la partie inférieure. « Cette rupture de style renforce notre parti pris : nous voulions une pièce en pleins et déliés. Notre EMC, à l’apparence épurée, prend une force nouvelle avec cette décoration quasi baroque. La gravure s’apparente à celle que l’on retrouve sur les armes de collection. Elle est parcimonieuse, elle n’envahit pas l’espace, elle est la touche qui crée la surprise, l’effet ˵Wow !˶ »
Le design très particulière de l’EMC tient d’un concept dans lequel la forme suit la fonction. « L’EMC est une montre mécanique munie d’un générateur électrique, une résistance, une manette de remontage du système d’évaluation. Intégrer ces éléments à une montre de poignet confortable m’a demandé passablement de temps. Lorsque nous avons présenté le concept de l’EMC, le module était présenté dans sa boîte de travail. Une boîte en plastique de 15cm de longueur sur 10cm de large et de l’épaisseur d’une brique. Miniaturiser les éléments, maximiser l’espace, utiliser le moindre millimètre carré est un superbe défi relevé avec plaisir. Tous les éléments de l’EMC relève de l’exploit. Ne pas montrer les contraintes et feindre la simplicité, c’est là notre force » conclue-t-il.
Joséphine Morf et Sylviane
Bienvenue dans le petit atelier de la Place Simon-Goulart. Au dernier étage, dans les combles, se cache la société anonyme de maroquinerie de Pourtalès.On y trouve Joséphine Morf, propriétaire des lieux et Sylviane, la petite main. Ces deux dames sont bien connues dans le milieu horloger pour leur savoir-faire. Leur spécialité, le bracelet d’exception, le bracelet de cuir qui viendra parachever les plus belles pièces de haute horlogerie.
« Nous faisons des pièces quasiment à l’unité, et à la demande de toutes petites séries notamment pour le monde horloger et la belle maroquinerie » explique Joséphine. « La demande d’URWERK nous a d’abord surpris » poursuit-elle. « Ils voulaient récupérer une partie du cuir que nous n’utilisons que rarement car très en relief et peu malléable. Les bracelets réalisés sont réellement en 3D, ils se présentent comme une succession de petites crêtes » poursuit-elle.
Le bracelet de la EMC « Pistol » est certainement non conventionnel. Sa fabrication est entièrement réalisée par Sylviane qui manie l’abbat-carre, le couteau mécanique et le tranchet avec dextérité. « Nous avons réalisé 5 bracelets uniques et qui, à mes yeux, sont parmi les plus beaux réalisés par notre maison ».
Felix Baumgartner
Le concept de l’EMC c’est son rêve à lui, son Graal. La montre avec laquelle il refait ses gammes et prouve s’il en était encore besoin que sa passion horlogère est intacte. Lui c’est Felix Baumgartner, fils et petit-fils d’horloger. Il est avec Martin Frei, le co-fondateur d’URWERK. Et depuis dix-huit ans déjà, il préside la destinée de la marque.
L’EMC tel qu’il l’a conçu c’est tout d’abord un mouvement maison URWERK. Un mouvement de montre de précision avec son balancier original et inédit et son double barillet. C’est aussi un concept fou : un moniteur électronique évalue le bon fonctionnement de la montre en son cœur, le balancier-spiral. Le résultat : une montre mécanique capable d’être régulée par son possesseur afin d’obtenir les performances chronométriques les plus fines. « Notre but est de donner à chaque utilisateur de l’EMC des informations qui jusqu’à lors n’étaient décryptables que par un horloger muni d’un appareillage complexe. Pour ce faire, nous avons dû repenser et dessiner une mécanique de A à Z afin de la rendre lisible et analysable » explique Felix Baumgartner.
Ce mouvement manufacture URWERK a été imaginé, développé, usiné et décoré dans les ateliers d’URWERK. C’est un mouvement aux finitions classiques qui contraste avec le côté futuristique de ses performances. « Côtes de Genève, colimaçonnage, micro-sablage, satinage, nous sommes restés dans la grande tradition de la Haute Horlogerie car notre transgression est ailleurs » déclare Felix. « C’est un des vrais plaisirs de l’horloger que de magnifier la matière qu’il travaille » poursuit-il. « J’ai débuté cet apprentissage à l’établi de mon père. Je décapais les cadrans et les rouages de vieilles pendules. C’était un travail interminable mais qui me rendait fier. Et mon père avait le regard perçant, il détectait la moindre parcelle un peu négligée. Il m’a donné le goût de la perfection » conclue-t-il.