A.Lange & Söhne, miroir, mon beau miroir…
L’architecture d’un mouvement impose-t-elle le design d’une montre ou bien les horlogers sont-ils libres de créer le style d’une montre indépendamment des complications d’un calibre ? Chez A. Lange & Söhne, il semble que la forme suive la fonction. Explication.
« Form follows function » – la forme suit la fonction. Ce principe établi par l’architecte Louis Sullivan au début du XXème siècle s’est étendu à toutes les industries. Le fonctionnalisme s’est imposé selon la notion que la forme d’une construction dépend de son usage. Mais, aujourd’hui, le concept fait débat. Architectes et designers soutiennent qu’ils n’ont aucune responsabilité fonctionnelle. Alors, où en sommes-nous en horlogerie
Pour le savoir, jouons au jeu des différences. Prenons deux montres, la Lange 1 et son équivalent à remontage automatique la Lange Daymatic, créées par la manufacture saxonne A. Lange & Söhne, et mettons-les côte à côte…
Au premier coup d’œil, les garde-temps paraissent identiques. Leurs cadrans semblent en effet épouser une parfaite symétrie. La grande date, le cadran des heures et des minutes, le compteur de petite seconde, se reflètent avec exactitude comme dans un miroir. Cependant, avec plus d’attention, de subtiles différences se révèlent autour de deux concepts horlogers bien différents.
Mouvement automatique vs mouvement manuel
La Lange 1 est dotée d’un mouvement à remontage manuel tandis que la Lange 1 Daymatic est munie d’une calibre à remontage automatique. Cette différence d’architecture mécanique se traduit visuellement par la présence de l’indicateur Up/Down (réserve de marche) sur le cadran de la Lange 1 et, comme en symétrie, un affichage rétrograde des jours de la semaine pour la Daymatic automatique.
Pourquoi ce choix ? La Lange 1 possède une autonomie de 3 jours, que la montre soit portée ou non. Pour une montre à remontage automatique, l’affichage de la réserve de marche n’est pas une information pertinente puisque la montre se remonte toute seule en fonction des mouvements du poignet de son propriétaire. En revanche, connaître le nom du jour en complément de la date est toujours utile.
» C’est avec logique que nous prouvons… » affirmait le mathématicien et philosophe Henri Poincaré. Dont acte, répondent les horlogers d’A.Lange & Söhne. Une seule question se pose à vous désormais : Lange 1 ou Daymatic, quelle est la plus belle
Dan Diaconu