Nouveauté SIHH 2012 – Greubel Forsey
Par MyWatch
C’est une première, à plus d’un titre, aussi bien pour Greubel Forsey que pour l’histoire des montres GMT. Après avoir exploré tout au long des années 2000 le monde du tourbillon, développé, inventé et multiplié les innovations à son enseigne, Robert Greubel et Stephen Forsey l’associent à une deuxième complication, qu’ils interprètent évidemment à leur manière.
Les Inventeurs horlogers ont porté leur choix sur une complication pratique et fort prisée, focalisant leur effort créatif sur un mécanisme GMT. C’est ainsi qu’on a coutume de désigner dans l’horlogerie l’indication d’un second fuseau horaire, par allusion à l’historique Greenwich Mean Time, l’heure du méridien de référence. Fidèles à leur philosophie et à leur démarche habituelle, fort exigeante, ils ne se sont pas contentés de l’affichage conventionnel d’un fuseau, par heure sautante dans un guichet ou par aiguille. Ils en proposent aussi, en prime et en première, une expression tridimensionnelle sous la forme d’un globe terrestre qui fait une rotation complète en 24 heures, dans le sens contraire des aiguilles de la montre, soit le sens naturel de la rotation terrestre.
Cette petite merveille à la fois technique et poétique offre une perception nouvelle des fuseaux horaires en temps réel. Par une vision polaire de la terre, ils sont tous saisis d’un seul regard. Il est 12 h en Angleterre, c’est le début de l’après-midi à Rome ou à Genève, le soleil va se lever sur la côte Est des Etats-Unis, tandis que l’Extrême-Orient est plongé dans l’obscurité. Un coup d’œil suffit. S’il se prolonge, c’est par pur plaisir esthétique.
Pour davantage de détails visuels et l’observation de l’hémisphère austral, une fenêtre latérale ménagée dans le boîtier offre une vue équatoriale de la Terre en rotation. Seul l’Antarctique échappe à l’observateur, ce qui constitue en soi un exploit. Afin de garantir en effet une vision idéale du globe, son axe de rotation ne pouvait pas être fixé aux deux extrémités. D’où le choix d’un pivotement volant fondé sur un mécanisme logé uniquement au pôle sud. Pour assurer dans les meilleures conditions de précision et de fiabilité la rotation du globe, qui se trouve donc en porte à faux, il fallait un matériau léger et résistant. C’est ainsi qu’il a été réalisé en titane, usiné dans les trois dimensions avec une extrême précision, pour offrir une représentation suffisamment expressive des continents à cette échelle.
Les indications données par le globe n’ont pas d’ambitions astronomiques. Leur rôle est avant tout de soutenir, par le positionnement des continents, celles données par l’affichage GMT affichant douze heures, pour favoriser sa lisibilité, et placé à proximité immédiate. L’indication jour/nuit est proposée dans le même esprit, avec l’affichage périphérique de l’heure universelle terrestre.
Le globe terrestre occupe la proéminence à 8 h, le Tourbillon 24 Secondes est placé à 5 h, dans une deuxième excroissance. Le boîtier en comporte une troisième à 1 h, complétant la dynamique de l’ensemble, avec une tension maîtrisée qui joue subtilement avec le cercle sans aller jusqu’à sa rupture. Les informations horaires de base ont été regroupées dans cette partie supérieure du côté cadrans, avec en cascade une petite seconde à 2 h et un indicateur sectoriel de la réserve de marche à 3 h.
On retrouve à 10 h un affichage GMT, pour le deuxième fuseau horaire. L’ensemble est parfaitement équilibré dans l’espace, avec un effet de profondeur saisissant offert par la terre, singulièrement dégagée, et le Tourbillon 24 Secondes.
Le calibre GMT, construit spécifiquement pour ce garde-temps, est doté de la cage tourbillon 24 secondes incliné à 25°, un des brevets majeurs de la maison. Outre ces vertus chronométriques et sa fiabilité, il a été retenu pour ses dimensions réduites. Un des défis des Inventeurs Horlogers était de fournir des indications claires et utiles, sans surcharge et de simplifier aussi l’utilisation du garde-temps. C’est ainsi qu’on retrouve l’heure universelle des 24 fuseaux horaires sur le dos de la montre avec un véritable disque des heures du monde, qui propose 24 villes et l’affichage différencié par cartouches de l’heure d’hiver et de l’heure d’été, pour celles qui en ont une, et cela de manière particulièrement lisible.
Naturellement, car on reconnaît là aussi sa signature, Greubel Forsey a poussé jusque dans les moindres détails le soin apporté à la décoration des composants. Les finitions faites à la main utilisent toute la palette des techniques traditionnelles, grenage, anglage, en passant par les nuances du polissage, du rodage, des traits tirés au poli bloqué noir. Une belle démonstration de savoir-faire mis au service de la bienfacture.
Ultime clin d’œil d’un garde-temps conjuguant admirablement la technique et l’esthétique, de manière expressive et retenue, un Soleil à l’apogée des heures du monde illumine le fond du boîtier, laissant le premier rôle et le devant de la scène à la Terre.
Sur le plan technique, on relèvera que le mouvement comporte 436 composants, dont 87 pour la cage de tourbillon qui pèse 0,36 gramme. Il est animé par deux barillets coaxiaux en série lui conférant une autonomie de 72 heures chronométriques. Son balancier à inertie variable, doté d’un spiral à courbe terminale Phillips, bat à 21’600 alternances/heure.
Platines et ponts sont décorés à la main, grenés, perlés, flancs étirés, anglés.
Les cadrans sont en or et l’ensemble prend place dans un boîtier en or gris de 43,50 mm de diamètre pour une hauteur de 16,14 mm.
Glace saphir bombée pour le cadran, le fond et la fenêtre latérale. Bracelet alligator noir cousu main avec boucle déployante en or gris.