DESTINATION CAMBODGE

À Angkor, vis comme un Cambodgien

Voici un village comme on en rêve, un vrai de vrai, bercé de silence, avec ses maisonnettes semées sous les palmiers et les frangipaniers. Mais non, c’est une rizière, méticuleusement bichonnée, inondée, récoltée. Pas du tout ! Il s’agit d’un hôtel 5-étoiles, tout sourire, tout d’harmonie céleste. Aux portes d’Angkor, le Zannier Phum Baitang invente le nouvel art du séjour au Cambodge.

Par Jean-Pierre Chanial
Un hôtel posé sur la rizière

Place à l’exceptionnel. Listons cinq voyages à faire dans sa vie. Alors, Angkor (Cambodge) s’impose forcément. Cet hommage aux dieux a été bâti sur 163 hectares par Sa Majesté Suryavarman II au début du XIIème siècle. Il en reste un vertige de temples, de colonnes, de statues, d’autels tapissés de mousse et polis par les averses tropicales…

Angkor, la révélation

Tous ont été sculptés de visages, de scènes de danse ou de prières, d’illustrations de légendes et d’incitations à contempler le ciel. On y passerait des jours à s’émerveiller de pareille minutie, devinant qu’elle cache, pour qui sait regarder et comprendre, la Vérité. Oui, celle que livre le Bouddha avec son mystérieux sourire.

Angkor et le sourire du Bouddha

Pierre messagère des dieux d’antan

Le génie des hommes trouve à Angkor son divin accomplissement. Il offre, comme Venise, les pyramides d’Egypte ou le Machu Picchu (Pérou), une œuvre qui ne sera jamais dupliquée. Unique, elle se fait désormais un devoir de résister à sa seule défaite annoncée, celle du temps dont chaque seconde signe la finitude de la matière, fût-elle pierre messagère des dieux d’antan.

Evidemment, la merveille attire le monde entier. Alors, privilégier la visite matinale. Le vacancier chinois, espagnol ou brésilien n’aime guère les urgences de l’aube. S’armer d’un guide savant, d’une bouteille d’eau et prendre son temps. Les trésors sont si nombreux qu’on ne peut tous les admirer en quelques journées. Déambuler à l’inspiration le long des galeries tapissées de bas-reliefs, devant les géants servis d’offrandes colorées, sous les portiques mangés par la végétation, sur les pavés vernis par des générations de savates et se poser. Observer, admirer, photographier. Le selfie sera épatant. Le bonheur, tout autant. Dès demain, on revient !

L’ensemble du site d’Angkor est finement sculpté

Gagné avec brio

En attendant, prendre sa clef de zénitude au Zannier Phum Baitang. L’hôtel se trouve à 20 minutes en tuk-tuk du site. Ses 45 maisonnettes de bois avec terrasse sont semées sur 8 hectares de rizières en pleine activité (petits sacs vendus dans la boutique). L’établissement, atypique en diable, fait partie d’un petit groupe hôtelier dirigé par Arnaud Zannier. Son mantra : que chaque adresse soit totalement intégrée à son environnement. Ici, c’est gagné. Et avec brio.

Vue du ciel, l’hôtel et sa rizière

Vivre « à la cambodgienne »

L’hôtel flotte sur un immense tapis tendu de vert, des dizaines de rectangles bordés par des murets de terre, chacun son éclat, du jade clair à l’émeraude profonde, selon la proximité de la cueillette.

Les 35 villas sont semées entre les parcelles de rizière

Quant aux habitations de bois, elles sont évidemment d’architecture locale embellie par les objets du quotidien, gamelles, vases tressés, tissages délicats, outils, poteries… Magnifique.

Pendant le séjour, la récolte continue

Plus que tout, s’impose le sentiment de vivre « à la cambodgienne » quand une armée de chapeaux pointus s’aligne sur une parcelle vierge pour la planter, quand passent les buffles accompagnés de leurs fidèles aigrettes, quand les fleurs de frangipaniers dansent avec la brise tiède et que l’incroyable éclat du sourire khmer accompagne les offrandes déposées à la croisée des chemins.

L’éternité du Bouddha rassure

L’ère des « Rouges » comme on dit ici, plus de deux millions de morts atroces entre 1975 et 1979 semble oubliée. Demeure la blessure, mais l’éternité du Bouddha rassure. N’est-ce pas la résilience ici-bas qui offre les gloires dans l’au-delà ? Voilà de quoi magnifier les saveurs du dîner aux deux restaurant de l’hôtel. Bravo, le chef mériterait son étoile avec des saveurs cambodgiennes raffinées, délicates, complexes.

Le bar où prolonger la nuit

Rejoindre alors la terrasse de sa maisonnette pour admirer le spectacle du ciel, il est grandiose. Les palmiers inventent leur théâtre d’ombres, elles jouent entre les étoiles qui jettent mille éclats de diamants sur la rizière assoupie.

La salle de bains, toute de matériaux locaux

La symphonie animale fait danser la nuit, ça coasse, ça caquète, ça trille… Une étoile filante, vite, un vœu ! Oui, on resterait bien encore un peu.

Angkor se couvre d’or

INFORMATIONS :

Y aller. Vietnam Airlines assure plusieurs vols hebdomadaires entre Paris et Siem Reap/Angkor via Ho Chi Minh-Ville ou Hanoi au Vietnam. Compter une quinzaine d’heures de voyage et environ 1 500 euros l’AR en classe économique, 5 000 euros en classe Affaires.

Tél. : 0 892 47 70 00 et www.vietnamairlines.com

Ajouter une vingtaine d’euros par voiture pour le transfert entre l’aéroport et l’hôtel.

Formalités. Passeport en cours de validité et visa obligatoire pour séjourner au Cambodge. Il coûte 60 euros. www.cambodgevisasdirect.fr

Se loger. Au Zannier Phum Baitang (Cambodge), à partir de 400 euros la nuit en villa double, petits déjeuners compris.

Tél. : 00 855 (0)63 961 111 (Cambodge) et www.zannierhotels.com

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