Envies de Bali
Parmi les 18 306 îles qui composent l’Indonésie, exiger Bali. Bonne pioche. La gardienne de toutes les sagesses s’est enrichie d’un superbe hôtel qui propose d’intégrer les belles manières balinaises. Bienvenue au Kappa Senses d’Ubud.
La plage, on verra plus tard. Direction le centre de Bali, son cœur vibrant, là où s’étagent « les plus belles rizières en escalier du monde ». Le label décerné par les guides de voyage est assez vrai. Respect pour ces générations de planteurs qui, marche après marche, ont sculpté leurs collines, les dotant d’une infinie palette de verts, émeraude, jade, sapin, pastel, amande… L’œil s’ébahit, photo, s’il vous plaît.
Sarong et savate
Et au milieu, palpite un gros village, Ubud, 35 000 âmes, capitale des artistes (peintres, sculpteurs, tisserands, bijoutiers…) que Bali fascine par son foisonnement végétal, la vibration de ses volcans et le rayonnement de ses habitants. A deux pas, le Kappa Senses, une enseigne hôtelière française, a décidé d’offrir un peu plus que l’hébergement sur cette île aux mille séductions.
Car Bali reste une énigme. Le monde s’enflamme, elle reste imperturbable. Le jean et les sneakers habillent toute une génération, ses ados préfèrent le sarong et la savate. Partout ailleurs, les réseaux sociaux dictent leur loi, ici on continue à interroger le ciel, on dépose une offrande, bol de riz, banane et fleur d’hibiscus, devant la maison comme au coin de la rizière, en priant les dieux de bien vouloir accorder leur lumière. Depuis la nuit des temps, ils éclairent le jour en donnant la vie, n’est-ce pas ? Séjourner à Bali, c’est forcément comprendre qu’il existe d’autres manières d’interpeler le bonheur.
Les « Instants » Kappa
Fort de cette évidence, Kappa Senses, 54 villas et 22 suites 5-étoiles éparpillées dans un jardin exubérant planté de cocotiers et de bananiers, de frangipaniers et de bougainvillées qui ravissent ibis, tourterelles et pluviers, élargit sa proposition. Quatre restaurants, deux bars, une vaste piscine, une rivière domestiquée pour nager en eaux vives, d’accord. Un style bois, pierre et tissus locaux, évidemment. Un « service balinais » (sourire, discrétion, efficacité) et une harmonie générale savamment entretenue, bien entendu.
Sur la liste des plaisirs arrivent alors les « Instants Kappa », une série d’invitations à découvrir l’âme balinaise. Savourer selon son envie, cadeau, c’est gratuit.
Mantra et chakra
Ces « Instants » en appellent aux cinq éléments. La Terre visite le potager de l’hôtel, guidé par le maraîcher-chef, fan absolu de permaculture. Rangées d’herbes aromatiques, bouquets d’épices, plants de tomates, fleurettes en tapis, herbier médicinal comme chaque maison de Bali en cultive, tous à la cueillette ! Avec le Feu, la cuisine ouvre ses portes, le chef et ses toques expliquent et montrent, ça touille ferme pour concocter le déjeuner, bon appétit ! La sérénité arrive avec l’Air. Il s’agit d’une séance de yoga conduite par une prof à la souplesse de liane. Respirer, expirer, mantra, chakra, étirer, relâcher, il est 18 heures, les ors du couchant enflamment les regards, le ciel semble soudain beaucoup plus grand.
Loloh et offrandes
« L’Instant » Eau fait découvrir le loloh, boisson emblématique de Bali, concoction de plantes aux vertus médicinales cueillies au cours de la promenade dans la forêt voisine. Effet curatif assuré, le savoir de cette pharmacopée nature se transmet depuis l’aube des temps. La preuve, le loloh guérirait même les maladies d’amour.
L’Espace enfin, initie à l’offrande balinaise, un rituel que tous les habitants observent chaque matin. Posée devant la maison, à l’entrée du magasin, au coin de la rizière ou sur l’autel installé dans la salle à manger, elle assure la bienveillance des esprits protecteurs. Un bol de nourriture, un fruit, une fleur, les dieux aiment qu’on les prie avec le cœur. Demain, on portera le petit panier garni qu’on vient de tresser jusqu’au temple qui voisine avec le Kappa Senses. Promis, on se tournera vers le ciel.
Dans une maison du village
Ces cinq « Instants » sont doublés par autant d’expériences vécues à l’extérieur de l’hôtel. Toutes ces initiations sont également incluses dans le prix du séjour. L’Instant Terre explique l’astucieuse manière d’irriguer dix rectangles de rizières avec un simple filet d’eau. L’Espace conduit dans une maison du village voisin. Au milieu des enfants tellement curieux de ces extraterrestres venus d’ailleurs et entre deux gorgées de thé, la famille raconte son quotidien, ses rites, le prix du vélo, la prochaine crémation, les fleurettes du jardin, l’esprit qui protège la maison…
Avec le Feu, ce sera fabrication du café local, de la graine à la tasse, alors que la distillation de l’alcool de palme, le tuak, servira de prétexte à… l’Eau, puisqu’il en faut pour obtenir cet élixir qui réchauffe les soirées à refaire le monde. Enfin, l’Air détaille de nouvelles offrandes, plus fleuries, plus généreuses. On les déposera dans sa chambre comme gage de sérénité, sorte de pacte signé avec Bali pour l’éternité.
Zénitude balinaise
Un petit détour par le Spa du Kappa aux douceurs est signé Clarins, une référence ? Une trentaine de massages et soins figurent au menu de sa zénitude. Oui, ils sont payants. Le prix canon de la semaine dans cet hôtel peu conventionnel (moins de 1 800 euros par personne en février ou mars, vols depuis Paris compris), balaye toute hésitation. Bali exige cet éclair de parfaite harmonie. Au rayon bonheur, il n’a pas de prix.
Bali, On y va !
Passeport obligatoire, le visa est délivré à l’arrivée. Sept heures de décalage horaire en hiver, six en été.
Loger au Kappa Senses Ubud : tél. : 01 76 24 01 93 et www.jettours.com/p/kappa-senses-ubud
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