Jacques Bianchi : la JB 200 refait surface
Droit au but ! Pour reprendre la célèbre devise de l’OM, la réédition de cette célèbre montre de plongée née à Marseille aborde la dernière ligne droite de sa campagne de précommande.
D’habitude, les belles histoires commencent par « Il était une fois ». Dans le cas de la JB 200, nous dirons plutôt : « Il était deux fois ». Cette montre a connu en effet une double naissance. La première s’est produite il y aura bientôt 40 ans. À cette époque, Jacques Bianchi exerçait la profession d’horloger à Marseille. En plus d’assurer le service après-vente de grandes manufactures (y compris Rolex, une belle référence !), il avait fait de l’étanchéité des boîtiers sa spécialité. Il faut dire qu’il côtoyait des plongeurs comme Jacques Mayol (l’homme-poisson du Grand Bleu), le commandant Cousteau et son second, Albert Falco. Avec eux, il discutait longuement des caractéristiques des montres dont ils avaient besoin pour les accompagner dans leurs aventures subaquatiques.
Une pièce rare
En 1982, Jacques Bianchi décida de franchir le pas et de se jeter à l’eau, dans tous les sens du terme, en créant sa propre marque et son premier modèle. Le passage à l’acte fut favorisé par l’appel d’offre lancé par la Marine nationale qui lui commanda quelques dizaines de pièces baptisées JB 200, destinées principalement aux plongeurs hélico de la base aéronavale de Saint-Raphaël ou embarqués à bord de navires. Plus tard, au cours des années 1990, il produira également une JB 300 en un millier d’exemplaires.
C’est dans l’idée de se différencier que notre horloger marseillais fit apparaître une silhouette d’homme-grenouille sur le cadran. Quant au choix de placer la couronne à gauche, cela répondait à une question de confort : pratiquant la moto, les montres classiques avec couronne à droite lui blessaient le dessus de la main lorsqu’il tenait le guidon. Une centaine d’exemplaires auraient été réalisés, un nombre restreint qui fait de cette JB 200 une pièce aussi rarissime qu’historique. Pourtant, en quatre décennies, jamais les adeptes de la plongée n’oublièrent cette montre si particulière, indiquant l’heure avec l’accent du Sud.
Un rêve et un projet collectif
S’il y songeait depuis longtemps, c’est en juin 2020 que Jacques Bianchi, toujours en activité malgré ses 80 ans, put envisager de rééditer sa première création grâce à la convergence d’enthousiasmes. Il fit notamment la connaissance de Fabrice Pougez, fondateur de la marque MAT Watches, qui s’engagea dans le projet.
La JB 200 « deuxième époque » se veut fidèle au maximum à sa devancière. Le diamètre de 42 mm a été conservé tout comme la présence du plongeur sur le cadran, la signature Jacques Bianchi-Marseille, le positionnement à gauche de la couronne et l’étanchéité à 200 m.
Quelques exemplaires encore disponibles
Il existe pourtant une évolution notable : à la différence du modèle originel à quartz, c’est à présent un mouvement automatique (le très fiable calibre Seiko NH35) qui anime la nouvelle JB 200. Un choix qu’explique Fabrice Pougez : « Nous voulions répondre aux attentes des collectionneurs d’aujourd’hui avec une montre automatique performante, mais proposée à un tarif vraiment accessible ». Justement, la campagne de précommande lancée sur Kickstarter le 15 s’achèvera dans quelques jours, le 15 juillet prochain. Si le succès a été immédiatement au rendez-vous, prouvant le bien-fondé de la démarche de réédition de cette montre en un millier d’exemplaires, il reste quelques pièces à acquérir à des conditions préférentielles : 594 €, alors que le prix public sera de 990 € par la suite.
Dernier détail qui n’en est pas un : l’assemblage de la JB 200 s’effectue en France, en Franche-Comté, et le contrôle final à Marseille, par Jacques Bianchi en personne.