La Longines Pilot Majetek
La manufacture de Saint-Imier réédite un modèle des années 1930, autrefois destiné aux pilotes de l'armée de l'air tchécoslovaque. Un joli rappel des liens qui unissent la marque à l’univers aérien.
Les montres sont inextricablement liées aux forces armées. Sans banaliser l’énorme impact de la guerre sur l’existence humaine, il est fascinant de noter la gamme de modèles produits par des horlogers légendaires à l’usage des soldats du monde entier. Par rapport à ces montres militaires relativement connues, il existe un modèle qui se distingue par sa simplicité et sa beauté inattendue : la montre de pilote Majetek signée Longines. Une pièce délivrée aux membres de l’armée de l’air tchèque à la fin des années 1930 et au début des années 1940 – à l’instar des marques Eterna et Lemania – notamment caractérisée par un boîtier en forme de coussin, un cadran noir et de simples chiffres arabes. Un tout qui formait à l’époque, un ensemble minimaliste et lisible sans fioritures pour leurs utilisateurs.
Plus exactement, c’est en 1935 que Longines conçoit, au profit d’un usage militaire, sa référence dite « 3582 ». Ceci, suite à une commande de l’armée de l’air tchécoslovaque, qui avait imposé un cahier des charges précis dont une lunette tournante mobile avec index lumineux aisément maniable et une boîte « coussin ». D’ailleurs, ce design inédit fut protégé le 1er avril 1935 par Longines auprès du Bureau international de la Propriété Industrielle de Berne. Alors estampillées de la mention « Majetek Vojenské Spravy », soit « Propriété de l’administration militaire », ces montres ont équipé des milliers de pilotes tchèques. Ces derniers, résolus à combattre après la démobilisation de leur armée ainsi que la création du Protectorat de Bohême-Moravie en 1939, ont quitté leur pays pour rejoindre les armées alliées sous les couleurs de la RAF britannique où ils ont servi au sein des célèbres 310e, 311e, 312e et 313e escadrons.
La Longines Pilot Majetek, une (Re)naissance
Aujourd’hui, et près de 90 ans après son lancement, la Majetek a été sortie des archives de Longines qui lui offre une cure de jouvence moderne afin de répondre aux tendances actuelles tout en respectant l’esthétique générale du garde-temps de 1935. Les proportions ont été revues mais le tout conserve le traditionnel boîtier en « coussin » légèrement plus cambré aux cornes arrondies.
Cette version 2023 de la Pilot Majetek présente une taille de boîte augmentée à 43 mm au lieu du diamètre d’origine de 40 mm. Façonnée en acier et bardée d’un fond vissé figurant une plaque commémorative annotée « 1935 », la nouvelle référence-outil de Longines, au charme très robuste, affiche un cadran noir mat texturé. Il est survolé, comme sur le modèle d’origine, d’un sous-compteur indiquant la petite seconde à 6h, accentuant avec la lunette cannelée, le côté fonctionnel de cette montre d’aviation. On y retrouve par ailleurs des chiffres arabes blancs faussement vieillis, peints en relief et revêtus de Super-Luminova old radium ainsi qu’une minuterie de chemin de fer classique qui plaira aux puristes. Quant aux aiguilles, la maison a fait le choix d’un style en bâton à pointes rhodiées phosphorescentes, ce qui assure à la pièce une lisibilité optimale.
Surtout, et en hommage au modèle originel, la Pilot Majetek conserve le concept de sa lunette cannelée rotative qui se combine à un triangle-repère interne mobile et fluorescent appelé « Starting time indicator ». Un système permettant de mesurer les temps écoulés et placé au-dessus du cadran et sous la glace saphir dont il est indépendant. En effet, en 1935, lunette et verre tournaient d’un bloc. Désormais, la glace saphir est devenue fixe et participe notamment à l’étanchéité – à 100 mètres – du nouveau boîtier. Côté mécanique, Longines anime sa dernière création d’un calibre maison exclusif équipé d’un spiral en silicium amagnétique et doté d’une réserve de marche de 72 heures. Un mouvement certifié chronomètre par le COSC.
Enfin, et pour l’habillage de la montre au look néo-vintage, différentes options de bracelets sont envisageables avec au choix, un cuir brun ou vert surpiqué de couleur beige ainsi qu’un NATO en toile kaki pour un style 100 % militaire.
Prix : 3 950 euros
À voir aussi :
À lire également :