La montre squelette était en noir…
Les montres squelettes ont une cote à part auprès des collectionneurs car elles proposent un spectacle permanent du temps qui passe. Noircies, elles prennent encore plus de profondeur et de mystère. La preuve par 3…
Montre squelette : Tempus fugit
Les montres squelettes, celles dont les mouvements ont les ponts et les platines ajourées afin de laisser passer la lumière pour en découvrir une partie des composants, sont apparues dès l’invention du calibre Lépine, à la toute fin du XVIIIème siècle. L’exercice était apprécié des artisans et des acheteurs. Cette spécialité fut très vite récupérée par les fabricants paysans du Val de Travers, en Suisse. Ils découpaient à la scie « bocfil » les différentes parties fixes des calibres et se montraient très créatifs pour séduire une clientèle qui, dans les premières années du XIXème siècle et pour cette spécialité, était déjà chinoise.
Plus tard, cette discipline a servi la cause des mouvements délicats et des montres de soirée. Un certain nombre des pièces de gousset appelées « couteaux » en raison de leur incroyable finesse, recevaient souvent ces mouvements parce qu’ils offraient à ces références de revenir à la racine même de leur nom. Car le mot montre vient de « monstrance », un terme exprimant l’idée d’exhiber. Il faut dire, au début de l’histoire des instruments de mesure du temps mécaniques, l’idée n’était pas d’avoir l’heure juste, mais un bijou cinétique capable, par sa présence, d’affirmer la puissance de son propriétaire. Dès leur invention, les possesseurs de ces biens se plaisaient à exhiber les mouvements censés la donner.
La montre squelette est née pour permettre aux passionnés de continuer de montrer la mécanique sans mettre en péril l’intégrité du calibre. Les horlogers ont donc très vite inventé un nouveau moyen de mettre en valeur leur travail en supprimant le cadran comme le fond et en taillant à large pans dans la matière afin de créer une structure arachnéenne où les composants mobiles semblent comme en suspension.
Depuis le milieu du XIXème siècle, la méthode de travail reste pratiquement inchangée. La scie a juste été remplacée par une imposante machine à électroérosion, mais les finitions restent toujours à la charge d’artisans doués et patients. Ils liment ici, polissent là, gravent par endroit lorsqu’ils le jugent bon, puis assemblent ces dentelles de métal pour créer une sorte de structure où la transparence garantit de donner à la montre qui est équipée de ce type de mouvement, une sorte de vie que vient contrarier le nom qu’on lui donne de squelette. Car le squelette induit quelque chose d’inerte et de triste quand, justement, une montre ajourée à l’extrême respire la joie de vivre, l’ivresse du vide et la lumière. En voici quelques unes qui, faisant usage d’un découpage au dessin modernisé et plus géométrique, ont toutes pour elles de célébrer le travail des horlogers et le goût très assuré de ceux qui les ont choisi pour ce qu’elles magnifient la belle ouvrage.
SQUELETTE NOIR C’EST NOIR…
Cartier –Santos-Dumont Squelette XL Edition
Dans cette configuration, la montre Santos-Dumont Squelette XL fait la démonstration qu’un ajourage modernisé rend hommage à la mécanique et transforme un simple mouvement en une sculpture cinétique. Le calibre de manufacture à remontage manuel référence 9612 MC découpé à l’extrême selon un dessin contemporain a été étudié afin de pouvoir intégrer les chiffres romains XII, III, VI et IX à la structure. Terminé et assemblé à la main au sein de la manufacture implantée à La Chaux-de-Fonds en Suisse, ce cœur de 28,6 mm de côté pour une épaisseur de 3,97 mm dont il est possible d’observer l’essentiel des 138 composants par les glaces de face et de fond en saphir, se dote d’un groupe de régulation vibrant à 4 Hertz (28 800 alternances par heure).
Individuellement numéroté ce cœur assure 72 heures de réserve de marche, une fois remonté à fond. Afin de le protéger des projections d’eau et des poussières, il est hermétiquement enfermé (3 bar) dans un boîtier en titane ayant reçu un revêtement en ADLC noir, un traitement ultra résistant à l’abrasion à base de carbone amorphe semblable au diamant. A la fois dans l’air du temps et pratiquement inaltérable, cerr montre pour laquelle chaque détail compte reçoit une couronne à pans ornée d’un spinelle noir facetté et se porte sur un bracelet en alligator fermé au poignet par une boucle déployante à double réglage réalisé non pas en titane, mais en or gris revêtu lui aussi d’ADLC.
Prix : 51 500 €
Infos techniques de la Santos squelette
La collection Santos de Cartier
Corum Golden Bridge Round 43 mm Edition Dubail
Ce calibre baguette mis au point par Vincent Calabrese après avoir découvert ceux des pendulettes décoratives proposées par Jaeger LeCoultre est une pure merveille que la maison Corum a su transformer en une sculpture miniature enfermée dans un écrin de saphir. Cette pièce habillée de 43 mm de diamètre en titane traité PVD noir est éditée à seulement 10 exemplaires exclusifs pour Dubail, la maison familiale parisienne spécialiste des montres de haute horlogerie et de haute joaillerie.
Dans cette configuration, le mouvement en ligne à remontage manuel est un monument minimaliste que rien ne vienne perturber. Pour éviter au regard d’être happé par le vide environnant, la Maison Corum a choisi d’installer une structure tubulaire inspirée des ponts suspendus autour de ce joyau cinétique.
Il s’agit évidemment d’un clin d’œil faisant référence au nom de ce modèle qui se porte ici sur un bracelet en alligator noir. Infiniment habillée, cette merveille de sobriété s’inscrit dans la tradition des plus belles montres de smoking et sera choisie par les passionnés pour les accompagner dans des soirées où sa transparence et son original mouvement baguette la feront intensément remarquer.
Prix : 27 500 €
https://www.dubail.fr/fr/p/montre-corum-golden-bridge-round-43mm-edition-dubail-0d06
Les infos techniques du calibre baguette sur une autre Golden Bridge
La collection Golden Bridge de Corum
Franck Muller – Curvex 7 Days Power Reserve squelette Edition Dubail
La mode est au noir en ce début de deuxième semestre pour les montres pensées pour accompagner les amateurs lors de soirées un peu guindées. Ici, la couleur et la forme tonneau si particulière de la pièce contribueront à faire remarquer cette référence même cachée sous une manche de chemise. Il faut dire la belle affiche de généreuses mensurations puisqu’elle fait 39,6 mm par 55,4 mm. Voluptueuse avec sa forme galbée, elle suit parfaitement les courbes du poignet et se fait oublier tant son boîtier en carbone et son calibre ajouré à l’extrême sont légers.
Cette montre proposée en une version éditée à seulement 20 exemplaires l’est en exclusivité pour la très parisienne Maison Dubail. Satisfaisant comme on dit aujourd’hui, son calibre à remontage manuel doté de 7 jours de réserve de marche et ajouré à l’extrême présente un dessin dont les courbes font penser aux traces circulaires laissées par des gouttes d’eau sur un lac et confèrent à l’ensemble une certaine sensualité. On appréciera le contraste entretenu par les horlogers entre les composants fixes traités noirs comme la platine et les ponts ajourés et ceux mobiles qui présentent un traitement métallique argenté. Moderne et dynamique, cette montre se porte sur un bracelet en alligator noir pour être coordonné au reste de ce garde-temps d’exception qui fera parler de lui chez les noctambules ayant les moyens de leurs ambitions.
Prix : 47 800 €