La Transat s’éclate
God save Cunard ! La compagnie britannique assure des transatlantiques régulières entre Southampton et New York ou retour. C’est la seule. Embarquement immédiat pour six jours à bord de son fleuron, Queen Mary 2.
Trois longs traits de sirène et le géant des océans (344 mètres de long, 41 de large, 17 ponts et 2 691 passagers) se retire du quai opportunément baptisé Mayflower, le nom du bateau qui en 1620 transporta 102 premiers colons en Amérique. Southampton se fond bientôt dans la nuit et le large grandit. La légende transatlantique va une nouvelle fois s’écrire plein ouest sur 5 864 kilomètres.
Art de vivre façon première classe
Dès le premier soir, cette bulle de lumière en plein océan prend ses aises. Les habitués (afficher une dizaine de traversées est courant) comme les novices jubilent, impatients de l’exception qui les attend. Promis, le palace flottant tiendra son rang.
Au-delà des équipements, vingt restaurants et bars, trente-sept ascenseurs, un théâtre de 1 000 places, cinq piscines, un cinéma, un Spa, un casino, un night-club, une galerie d’art, un vrai pub, un pont totalement libre pour que les joggers puissent trottiner à leur aise…, ce paquebot promeut un art de vivre façon première classe que seuls les sujets de Sa Majesté peuvent (encore) promouvoir.
Champagne, diams et robe griffée
À l’abri du monde ordinaire et ravi de tel apparat, se cultive un entre-soi du meilleur goût, champagne, diams et robe griffée, sans parler du plaisir d’en être. D’accord, hormis quelques jeunes couples dotés ici d’un joli cadeau de mariage ou une poignée d’expatriés qui entament de manière originale leur séjour américain, voire certains réfractaires à l’avion, la population du bord tire vers la soixantaine, affiche sa réussite en s’étonnant que les Français chipotent sur tout, le poids des chips, le prix du SP98, l’abaya et même les retraites.
Entrer dans la légende
Broutilles. L’ambiance, toujours conviviale et festive, invite à la poignée de main, à l’échange avec cette avocate new-yorkaise ou ce restaurateur californien, tous ravis d’une épopée que vécurent jadis leurs ancêtres allemands ou irlandais, tous enchantés de renouer avec la légende dont ils sont si fiers.
Quant aux Français, ils savourent une succession de moments d’exception, les dîners bien sûr, veste, cravate, étole de soie, bijoux et talons, s’il vous plaît, les spectacles, le frison du tapis vert, les tentations de la galerie marchande, la promenade main dans la main face à l’infini ou nez dans les étoiles, la paresse sur les transats, les pas de danse et le baiser qui prouvent qu’on a toujours vingt printemps…
Voyage à l’intérieur du voyage, plaisir d’une fête qui précède l’arrivée, elle est grandiose, en passant devant Miss Liberty salée d’un trait de sirène. La transatlantique est terminée. Le séjour à New York peut commencer.
Demandez le programme !
2023 : 19 novembre, Southampton-New York. 8 décembre New York-Southampton. 15 décembre, Southampton-New York.
En 2024, noter trois traversées avec accompagnement francophone, le 16 mai ainsi que le 23 juin entre Southampton et New York, le 18 octobre, entre Le Havre et New York.
Autres traversées 3 janvier, New York-Southampton, 28 avril, Southampton-New York, 5 mai, New York-Southampton, 23 mai, New York-Southampton, 9 juin, Southampton-New York, 15 juin, New York-Southampton, 6 juillet, New York-Southampton, 21 juillet, Southampton-New York, 27 juillet, New York-Southampton, 16 août, Southampton-New York, 23 août, New York-Southampton, 15 septembre, Southampton-New York, 25 octobre, New York-Southampton, etc.
Combien ça coûte ?
Traversée du 16 mai avec accompagnement francophone, cabine intérieure double à partir de 3 130 euros par personne, cabine avec balcon à partir de 3 780 euros par personne. Pour celle du 23 juin, compter 2 880 et 3 450 euros. Celle du 18 octobre est accessible à partir de 3 130 et 3 880 euros. Ces tarifs comprennent l’acheminement depuis Paris jusqu’à Southampton ou Le Havre ainsi qu’une nuit à New York et le vol retour vers Paris. À bord, ils incluent tous les repas et les animations. Restent à charge les boissons alcoolisées, Internet (environ 100 euros la semaine), le Spa, le casino… Le pourboire n’est pas de mise mais rien n’empêche de gratifier le personnel.
Et la valise ?
Pas de code vestimentaire dans la journée (attention aux fraîcheurs de l’Atlantique). En soirée, jean déchiré et basket proscrits au restaurant. Deux soirées de gala imposent le costume ou le smoking aux messieurs, la robe longue aux dames. Par ailleurs, adaptateur électrique indispensable : les prises sont au standard britannique des fiches plates.
À la bonne heure !
Chaque soir, les pendules du bord reculent d’une heure et récupèrent ainsi les cinq heures de décalage entre l’Angleterre et New York. À l’arrivée, la montre des passagers est à l’heure de Manhattan.
Faut pas mégoter
Interdiction de fumer à bord de Queen Mary 2. Même sur la terrasse de sa cabine, en plein l’océan. Cela dit, ni vu, ni connu… Mais il paraît qu’on est vite dénoncé et soumis à l’amende. Deux enclos sont toutefois dédiés aux fumeurs, l’un en plein air, pont 8, l’autre clos destiné aux amateurs de cigares (aucun cubain, le Royaume-Uni se soumettant à l’embargo américain).
Se renseigner
Cunard France, tél. : 01 45 75 80 80