Le Grand Palais à l’heure étincelante des montres de Maharadjas
Les montres réalisées pour les maharadjas au début du 20ème siècle sont un trésor d’équilibre qu’il est possible d’admirer au Grand Palais en ce moment. Découverte…
Par Nathalie Koelsch
Epoustouflante, l’exposition « Des Grands Moghols aux Maharadjas » qui se déroule au Grand Palais jusqu’au 5 juin 2017, met en lumière un pan spectaculaire de l’histoire du bijou et de la montre précieuse, grâce à la collection Al Thani. Des trésors des Grands Moghols aux fastes extraordinaires des maharadjas, l’art n’a jamais été aussi bien servi et mis en valeur, tant en Inde qu’en Europe, lorsque les monarques indiens affluèrent à Paris, à partir du 20ème siècle, pour faire remonter leurs fabuleuses parures et passer commandes de nouvelles pièces exceptionnelles.
Après New York, Londres et Kyoto, Paris célèbre ainsi la joaillerie mais aussi l’horlogerie à travers 279 fabuleuses pièces de la collection indienne du cheikh qatari Al Thani, véritables trésors de créativité et de technicité mises au service des plus belles pierres. Parmi ces pièces exceptionnelles, quelques montres illustrent le talent des plus grands artisans, qui ont su associer au style de l’époque des pierres historiques, notamment des émeraudes gravées au temps des Grands Moghols, sans oublier l’exigence d’apparat des maharadjas.
Les maharadjas
Dès le début du 20ème siècle, les maharadjas, immensément riches, ont commencé à voyager en Europe, transportant avec eux des caisses de pierreries et de perles d’une valeur inestimable. Les familles royales indiennes, qui appréciaient les joailliers français, leur passèrent d’incroyables commandes de bijoux et de montres. Cartier, Chaumet, Boucheron, Mauboussin, Van Cleef & Arpels réalisèrent pour eux des pièces somptueuses parmi lesquelles des montres de revers de style art déco de toute beauté. Composées de platine, d’or, d’argent, et d’onyx, elles étaient conçues à partir d’émeraudes gravées du 16ème siècle, provenant du trésor des Grands Moghols.
Cartier
La maison Cartier a été l’une des premières à se tourner vers l’Inde. Tout d’abord pour s’approvisionner en matières premières, pierres et perles, puis à la recherche de nouveaux clients, avant d’être totalement fascinée par l’Inde.
Grâce à sa filiale londonienne, Cartier tisse des liens étroits avec l’Inde des maharadjahs. Pour séduire ces hommes prônant le luxe, Cartier leur propose de nombreuses montres, à gousset ou sur bracelet.
Les montres
Dans la haute joaillerie du début du 20ème siècle, les garde-temps occupent une place importante. Les modèles portés au poignet ouvrent la voie à toutes les innovations, tandis que les montres de revers offrent aux joailliers d’autres champs d’expression. Palmette, cartouche stylisé emprunté à l’empire Moghol se mêlent aux lignes Art déco. L’une de ces montres attribuées à Cartier, entre 1920 et 1930, a été imaginée à partir d’exceptionnelles émeraudes gravées.
De tels objets marquent un point d’équilibre parfait entre deux univers si différents, l’Inde et l’Occident, et témoignent d’une aventure humaine et joaillière unique au monde. Entre l’Inde mythique des Maharadjas et l’Europe en pleine effervescence du début du 20ème siècle s’est produit une rencontre extraordinaire qui a donné naissance à des joyaux – pour la plupart disparus – mais dont il reste quelques étincelants vestiges dans cette exposition aussi émouvante qu’incontournable.
Des Grands Moghols aux Maharajahs : Joyaux de la collection Al Thani
Du 29 mars au 5 juin 2017
Grand Palais
3 Avenue du Général Eisenhower, 75008 Paris
01 44 13 17 17
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