Bijoux naturels

Les perles de nacre et leurs secrets

Depuis leur découverte au cœur des océans, les perles de nacre passionnent les créateurs, les joailliers et les horlogers. Transformées en bijoux dans les ateliers des métiers d'art, ces petites billes de matière naturelle qui mettent des années à se former ont aujourd'hui le vent en poupe. Plongée au coeur des secrets de ces chères perles rares qui depuis toujours font vibrer les stars...

Par Kassandre Fradelin, Chloé Redler
Brut nous dit tout sur la formation des perles au coeur des huîtres.

Aborder l’univers des perles sous l’angle strictement scientifique est loin d’être glamour. Il s’agit d’une « concrétion globuleuse, brillante et dure, formée de nacre qui s’est agglomérée en couches concentriques autour d’un corps étranger, entre le manteau et la coquille de certains mollusques, en particulier des huîtres ». Une définition précise, évidemment, mais qui ne rend absolument pas grâce à la beauté et à la poésie de ce petit bijou de la Nature, aux reflets irisés, aux teintes nombreuses et aux formes délicates.

La perle, au coeur des civilisations

Connues depuis des millénaires, les perles ont fasciné durant l’Histoire de nombreuses civilisations à travers le monde, qui en ont fait des bijoux, des objets de décoration, des talismans et même une monnaie d’échange. Puisqu’il faut des années pour qu’une perle se forme à l’intérieur du coquillage, rien d’étonnant à ce qu’elle reflète l’idée du temps qui passe et, justement, à ce qu’elle symbolise 30 ans de mariage (noces de perle) de nos jours. Elle constitue d’ailleurs un superbe cadeau tout trouvé pour célébrer l’événement et renforcer une union.

La Peregrina n’a jamais perdu de sa superbe même en ayant traversée près de cinq siècles – © l’Atelier Joaillerie.

Comment ne pas penser à la perle Peregrina, passée entre les mains de grands monarques (dont Marie Tudor, reine d’Angleterre, ainsi que Napoléon Ier et Napoléon III) à l’occasion de mariages. Et ce…jusqu’à Liz Taylor, qui l’a reçue en cadeau de son mari Richard Burton, avant que cette fameuse perle…ne soit mâchouillée par son chien ! Heureusement sauvée des crocs du canidé, elle sera vendue aux enchères chez Christie’s en 2011 pour une valeur de 11,8 millions de dollars !

La fabuleuse Elizabeth Taylor majestueusement habillée de la célèbre perle Peregrina – © l’Atelier Joaillerie.

Perles de culture, perles naturelles ou perles d’imitation

Appelées « larmes d’Aphrodite », les perles ont eu une place prépondérante dans la civilisation gréco-romaine. Sous l’Empire romain, les riches citoyens avaient pour coutume d’en offrir une chaque année à leur fille afin que celle-ci puisse avoir un collier complet à sa majorité. Naturelles et rares il y a des millénaires, les perles sont devenues si répandues, aidées par les progrès de la perliculture (ou nacroculture) mais aussi de l’industrie chimique, qu’il faut les classer en différentes catégories. Alors, aujourd’hui, de quelles perles parle-t-on ? Car beaucoup de billes peuvent en porter le nom mais peu en ont la véritable valeur qualitative et esthétique. Explications.

La naissance de la perle de culture de Tahiti – Vidéo : Direction des ressources marines.

La différence entre une perle naturelle et une perle de culture tient à une opération chirurgicale du mollusque. Lorsque l’huître produit une perle d’elle-même, celle-ci est dite « naturelle ». Mais, lorsque l’homme insère un « nucléus » à l’intérieur de l’huître et que cette dernière la transforme en perle, il s’agit alors d’une perle dite « de culture ».

Les premiers essais de culture de la perle ont eu lieu très tôt dans l’Histoire. Cependant, ce n’est qu’à la fin du XIXème siècle, avec l’entrepreneur japonais Mikimoto Kokichi notamment, que la perliculture devient une véritable technique et le début d’une formidable expansion. C’est à lui que l’on doit la démocratisation du procédé de greffe dans l’huître et les premières récoltes de perles de culture en grande quantité, d’une qualité égale aux perles naturelles.   De fait, pendant longtemps, les perles de culture ont été dénigrées face aux perles naturelles, ces dernières souvent jugées plus fines et donc plus précieuses. Cependant, la raison l’a emporté : même dans le cas des perles de culture, tout dépend de l’huître perlière ! Car la greffe, faite par la main de l’homme, ne prend pas à chaque fois et les pertes sont très fréquentes. Les perles de culture sont donc tout à fait légitimes au rang des merveilles (quasi) naturelles et permettent l’obtention de superbes parures constituées de nombreuses billes irisées. 

Ce technicien spécialisé s’attèle à la délicate greffe du nucléus au coeur de l’huître perlière.

  Au côté de ces deux grands types de perles, existent les perles dites « d’imitation ». Celles-ci sont légions et se trouvent partout. Les plus connues d’entre elles sont les perles de Majorque ou les perles « Shell » (perles de coquillage). Fabriquées en usine, elles sont créées à partir de poudre de coquillage et de résine puis recouvertes de laque. Elles donnent souvent une fausse image des perles en affichant une rondeur parfaite et un brillant éclatant. Seule la chimie est capable d’une telle production. Les perles de culture, bien plus naturelles, sont bien moins régulières…Mais tellement plus belles.

Les grandes familles perlières

Tahiti, Australie, Akoya, Chine… Tous ces noms évocateurs de pays grandioses et exotiques sont autant de producteurs de perles d’une qualité parfois inestimable. Couleur, taille, forme et prestige différencient les perles les unes des autres bien que toutes sont d’incontestables merveilles de la nature qui servent à la création de bijoux à la beauté incomparable.

Les perles d’Australie sont généralement les plus rares et les plus chères parmi celles de culture. Reconnaissables par leur nacre très dense et leur diamètre imposant, elles affichent principalement une teinte blanche argentée avec quelques reflets rosés. Leur forme irrégulière, qui nous pousse à les comparer à des pépites, dévoile l’étendue de leur charme, montée en bague, pendentif, broche et boucle d’oreilles.

Parmi les plus rares et les plus chères, les perles d’Australie sont reconnaissables par leur teinte blanche ou dorée pour certaines.

Les perles de Tahiti, elles, sont célèbres pour leur teinte gris clair ou gris acier, avec des reflets émeraude, bronze ou crème…Mais c’est surtout la couleur noire de certaines d’entre elles qui est caractéristique et a fait la réputation de ces petites merveilles polynésiennes. Seules perles naturellement foncées, leur arrivée sur le marché a été une véritable révolution dans le monde de la perliculture. Rondes mais d’un diamètre peu régulier, elles sont généralement mélangées entre AAA et AA+ (voir système d’évaluation décrit plus bas) pour faire des rangs toujours exceptionnels à des prix plus abordables.

La teinte gris acier aux nuances irisées est caractéristique de la perle de Tahiti et explique son succès.

Les perles Akoya, principalement produites au Japon, sont à la fois les perles les plus classiques et les plus connues. Grâce à leur esthétique bien ronde et leur taille similaire, elles sont souvent vendues en rang de perles. Quant aux plus belles perles de cette famille Akoya, présentant un superbe éclat, une rondeur quasi-parfaite et une texture très douce, elles sont surnommées  » hanadama ». Il faut alors, pour attester de leur qualité, un document officiel du Laboratoire des Sciences de la perle installé à Tokyo.

Avec sa rondeur quasi parfaite, la variété d’Akoya est souvent vendue par rangs de perles.

Les perles de Chine, également appelées perles d’eau douce, sont produites en abondance, dans des conditions moins difficiles qu’en mer (l’eau est moins agitée dans les lacs donc les infrastructures sont moins onéreuses), ce qui explique leur prix plus bas. Peu fragiles, elles sont parfaites pour être portées au quotidien et leur aspect, bien que variable, reste généralement de bonne qualité.

Les perles, gardiennes de la nature

Contrairement à de nombreuses autres pierres, gemmes et matériaux précieux utilisés pour les bijoux et les garde-temps, les perles et leur culture n’ont pas d’impacts néfastes sur l’environnement. On le sait, l’extraction des pierres et des métaux nécessitent forages, mines, produits toxiques et parfois déforestation. La perliculture, quant à elle, est une production respectueuse qui ne requière que la main l’homme et de la patience pour offrir aux bijoutiers et aux joailliers de superbes spécimens.

Les plongeurs spécialisés prennent grand soin de leurs fermes perlières édifiées au milieu des eaux limpides.

Au contraire, les perles ont besoin d’un environnement sain pour se développer. Une mer ou une étendue d’eau polluée sera néfaste pour la culture des petites sphères. Extrêmement lent (2 à 3 ans pour obtenir une taille moyenne et jusqu’à 5 ans pour un plus gros calibre), le processus de création des perles ne peut être brusqué ou accéléré par la main de l’homme : rien ne sert de forcer, il faut être patient. Et expert : le tri des perles doit nécessairement s’effectuer à la main, afin de s’assurer de leur qualité. Une machine, bien qu’elle soit capable de calculer la rondeur d’une perle, ne saura jamais en mesure de repérer et d’apprécier les différences de teintes et de textures. D’où l’importance d’une main d’œuvre locale qualifiée, au savoir-faire extrêmement technique et précis.

Évaluation des perles

Le contrôle technique et la vérification d’identité de la perle sont une part importante de la perliculture. Ces véritables bijoux sous-marins sont d’une grande valeur et doivent être passés au crible avant d’être commercialisés.

Rondes, semi-rondes, boutons, gouttes, ovales, poires, baroques, cerclées ou baguées, les perles sont triées selon leurs formes et passées au crible avant d’être commercialisées.

Concernant l’évaluation des perles, deux systèmes sont utilisés : le système ABCD, dit « de Tahiti », et le système AAA-A du Gemological Institue of America (GIA). Tous deux classent les perles en fonction de leur nombre d’imperfections et de leur lustre, celui du GIA étant légèrement plus précis que son homologue tahitien. Le système ABCD (de Tahiti) catégorise les perles de A (imperfections légères sur moins de 10% de la surface, très beau lustre, les meilleurs d’entre elles étant qualifiées « top gemme ») à D (imperfections sur plus de 60% de la surface, lustre faible). Le système américain AAA-A, quant à lui, échelonne plus finement les pourcentages de défaut : AAA pour des perles ayant 100% à 95% de leur surface sans défauts, AA+ pour 95% à 85%… Et ce jusqu’à B pour les perles qui ne sont plus classées comme gemmes.

De forme irrégulière, la perle baroque peut être cerclée lorsqu’elle possède des cannelures ou des sillons survenus lors de son développement – © les Perles de Philippine.

Il existe six formes principales : ronde, semi-ronde, bouton, poire, baroque et cerclée. Les perles parfaitement rondes, parce qu’elles sont extrêmement rares, sont les plus chères. Les perles cerclées sont caractérisées par des sillons concentriques autour du corps. Quant aux perles baroques, elles sont célèbres pour avoir donné leur nom à un mouvement littéraire et pictural européen. Du portugais barroco qui signifie « perle irrégulière », leur aspect singulier est parfois dissimulé dans un bijou, parfois mis en lumière avec éclat.

Prendre soin des perles

Les perles ont besoin d’eau et de protéines…Ne jamais oublier qu’il s’agit d’un produit naturel issu du vivant… En fait, elles ont besoin d’être portées. Si elles restent trop longtemps dans un coffre, ou seulement privées du contact de la peau, elles perdent alors leur couleur, leur brillance et la nacre peut se craqueler… Et ces changements sont, malheureusement, irréversibles !

Nathalie Rietsch, fondatrice des Perles de Philippine nous apprend à prendre soin des perles.

Pour éviter toute déconvenue, il faut en prendre soin, avec des gestes simples mais efficaces. Très sensibles aux cosmétiques, les perles ne doivent pas être aspergées de parfum ou entrer en contact avec des produits de maquillage. Il est donc recommandé de les mettre en dernier. Pour les nettoyer, un petit chiffon, légèrement humidifié à l’eau claire, sans produits chimiques, suffit amplement. Il est également possible de mettre une goutte d’huile d’olive sur les perles et de les lustrer avec un tissu doux pour leur redonner leur brillance. L’idéal est de les confier à un bijoutier spécialisé qui saura rendre à ces bijoux tout leur éclat antérieur. Lorsqu’elles ne sont pas portées, il est conseillé de ranger les perles dans un tissu ou une pochette à bijoux : elles sont ainsi à l’abri de tout contact avec d’autres matériaux abrasifs.

Mikimoto, culture de la perle

Pour approcher d’encore plus près ces bijoux de nacre, direction la maison Mikimoto, véritable « perle dans le monde des perles ». Située place Vendôme à Paris, la boutique propose des collections aux multiples inspirations, ornées et créées à partir de perles d’une qualité irréprochable. Maison fondée en 1893, son nom vient du japonais Kokichi Mikimoto, inventeur de la technique Mise/Nishikawa qui a permis la production de perles de culture. Appuyée par une tradition ancestrale (les ébauches sont toujours réalisées aux pinceaux à encre japonaise) et engagée dans la culture de perle éthique et responsable, Mikimoto offre une gamme de bijoux éclectiques.

On peut y choisir des colliers de perles, dont la forme et la taille s’adaptent en toute sobriété à chaque style et chaque tenue : le Choker, de 40 cm, pour les soirées, le « Matinée » qui se porte casual, l’Opera, de 80 cm pour les soirées formelles, ou encore le Rope, long de 120 cm… Ou bien craquer pour les parures des collections Haute Joaillerie Mikimoto qui sont de véritables trésors.

Formes envoûtantes et couleurs chatoyantes pour les pièces de la collection « Jardin Mystérieux » qui composent un monde orné de fleurs épanouies et de ferronneries délicates à l’image de cette broche au raffinement extrême.

On trouve ainsi les superbes bijoux de la collection « Jardin mystérieux », dont une broche représentant la porte d’entrée d’un lieu enchanteur, tout en fraîcheur et en beauté, ornée de quatre perles naturelles. Ou encore la nouvelle collection « Feather », qui compte une broche en diamant et or blanc, surmontée de perles, aussi délicate qu’une plume.

Collection Feather – Broche en or blanc, perle de culture des mers du sud blanche, perles de culture Akoya et diamants.

Sans oublier les collections « Jeux de Rubans » et « Les pétales Place Vendôme » qui subliment à merveille les perles Mikimoto grâce à leurs courbes et leurs couleurs.

Présentation de la collection Feather de la maison Mikimoto.

Enfin soulignons la collection capsule Mikimoto x Comme des Garçons qui constitue une petite révolution dans le monde de la haute joaillerie. Composée de sept pièces genderless, en argent et en perles, elle est synonyme de modernité. Ce sont autant de colliers, simple ou double rang, qui associent tradition et avant-gardisme tout en repoussant les limites du genre.

Les perles, au coeur des montres joaillières

Les grandes maisons horlogères se sont aussi appropriées la beauté des perles pour faire de leurs montres de véritables pièces joaillières. Incroyables et sans demi-mesure, entre le talisman et le bijou, elles expriment le travail remarquable des maîtres artisans qui s’inspirent à chaque instant des éléments qui les entourent.

Les perles d’Akoya s’invitent sur les montres Lady 8 Petite de la maison Jaquet Droz.

On retiendra une version chic et bohème de la Lady 8 Petite de Jaquet Droz. Fidèle au boîtier en forme de 8, signature de la maison, elle arbore fièrement des perles de nacre Akoya dont l’éclat se reflète dans les multiples diamants qui ornent la boîte de 25 mm de diamètre. Ce modèle très élégant est associé à un bracelet en alligator taupe (26 800 euros) ou servi sur un bracelet exceptionnel en or rouge incrusté de 192 diamants, de 9 perles et 2 demi-perles d’Akoya (64 300 euros). Petit détail et non des moindres : la perle du 8 tourne sur elle-même.

La montre manchette Mademoiselle Privé Bouton Perle de Chanel dissimule son cadran sous une demie perle de culture australienne de 15 mm de diamètre.

Chanel nous éblouit également avec sa montre Mademoiselle Privé Bouton sertie d’une demie perle de culture australienne d’un diamètre de 15 mm. Issue de la nouvelle collection éponyme, elle fait partie d’une série de six autres pièces munies d’un bouton. Un élément fétiche de Madame Chanel qui apportait une attention particulière à leurs motifs.

La Breguet Perles Impériales Haute Joaillerie illustre très bien les techniques de sertissage sophistiquées des artisans joailliers de la manufacture. De multiples diamants habillent le boîtier de forme ovoïde de cette pièce lumineuse où s’impose une perle Akoya. Pour la petite histoire, la montre est un bel hommage à l’impératrice Joséphine, épouse de Napoléon Bonaparte, mais aussi, et surtout, grande fervente admiratrice de la Maison.

Inspirée par l’impératrice Joséphine, la montre Perles Impériales Haute Joaillerie de la maison Breguet arbore une boîte ovale sertie de 23 diamants taille brillant et d’une perle Akoya remarquable.

Quelques perles d’artistes

Le Pearl Egg de Fabergé

Créé par Fabergé, ce Pearl Egg est composé de 139 perles fines blanches choisies parmi la collection personnelle de la famille Al-Fardan.

Présenté à Baselworld en 2015, ce Pearl Egg, absolument unique, a été confectionné par Fabergé pour étoffer la collection de la famille Al-Fardan, l’une des plus grandes collectionneuses de ces bijoux de nacre. Les créateurs de la célèbre maison russe se sont inspirés de l’origine même de la perle pour concevoir cet œuf : comme une huître, il s’ouvre (en six pétales) pour révéler en son cœur une perle grise splendide de 12,17 carats. Plus de vingt artisans ont œuvré à la réalisation de cet ouvrage composé de 139 perles fines blanches et de 3 305 diamants. Toutes les perles ont été choisies à la main, au sein même de la collection de la famille Al-Fardan. Il s’agit du premier œuf de classe « impériale » depuis la révolution d’Octobre, il y a plus de 100 ans.

La jeune fille à la perle de Vermeer

La jeune fille à la perle de Vermeer (Peinture à l’huile – 44,5cm x 39cm) – Vers 1665.

Johannes Vermeer, peintre hollandais du XVIIème siècle, a souvent représenté des perles sur ses toiles. Mais la plus célèbre de sa collection – et peut-être même de toute l’histoire de l’art – demeure celle du tableau justement intitulé La jeune fille à la perle. Conservé au Musée du Mauritshuis à la Haye aux Pays-Bas, il représente une jeune femme de trois quart, le visage tourné vers le visiteur. Elle porte sur la tête un turban d’une superbe couleur bleue et, à son oreille, brille une perle. Surnommée « la Joconde du Nord », cette jeune fille cristallise tout l’art et la maîtrise du peintre en sa seule représentation.


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