Nouveauté SIHH 2012 – Montblanc
Par MyWatch
Le chronographe paradoxal :Montblanc TimeWriter II Chronographe Bi-Fréquence 1.000
Avec le TimeWriter II Chronographe Bi-Fréquence 1000, les maîtres horlogers de Montblanc à Villeret ont réalisé une pièce maîtresse. Comment, en effet, ne pas songer à l’éternelle question du triomphe de l’esprit sur la matière en constatant que ce chronographe dont le balancier possède une fréquence de 50 Hertz mesure des intervalles de temps avec une précision au millième de seconde et affiche les résultats enregistrés sous une forme qui les rend lisibles en un seul coup d’œil ?
Ce chronographe a vu le jour dans le cadre du projet TimeWriter conduit à un rythme bisannuel par la Fondation Minerva fondée en 2008 par Montblanc et voué dans chacune de ses éditions à la création d’un garde-temps hors du commun qui illustre autant la grande tradition de l’art horloger helvétique que ses brillantes perspectives d’avenir.
A chaque fois, des horlogers aux compétences exceptionnelles sont conviés à concevoir un achèvement entièrement nouveau dans sa conception, mais dont la réalisation repose sur un savoir-faire transmis de génération en génération et requiert une grande part de dextérité artisanale. Cet ambitieux programme a déjà porté ses premiers fruits en 2010 avec le Montblanc TimeWriter I Métamorphosis, un garde-temps doté d’un mécanisme en filigrane sur le cadran, activé par un curseur latéral, qui transforme un chronographe à l’apparence dynamique et sportive en une montre d’une classique et sobre élégance. L’objectif du projet TimeWriter est également d’encourager de prometteurs horlogers talentueux. Fidèle à ce principe, le TimeWriter II a été réalisé par l’horloger espagnol Bartomeu Gomila dans les ateliers de Montblanc à Villeret sous l’égide du maître horloger Demetrio Cabiddu.
Originaire de l’île de Minorque située dans l’archipel des Baléares, Bartomeu Gomila, qui a suivi une formation spécialisée WOSTEP dans la catégorie « Restauration et montres compliquées », est le premier citoyen espagnol diplômé de ce centre de perfectionnement renommé. Le WOSTEP (Watchmakers Of Switzerland Training & Education Program) est un institut indépendant reconnu par la Confédération et soutenu par des membres de l’industrie horlogère suisse, des associations internationales d’horlogers et des détaillants spécialisés du monde entier. Le WOSTEP exige de ses futurs participants qu’ils aient achevé leur formation d’horloger et qu’ils disposent de plusieurs années d’expérience professionnelle. Le centre propose un large éventail de cours, de l’initiation à l’échappement à ancre suisse aux diverses fonctions des montres à grande complication. A l’échelle internationale, un certificat WOSTEP est considéré comme l’une des distinctions les plus élevées accordées à un horloger. Après avoir achevé sa formation, Bartomeu Gomila a restauré des montres antiques de marques renommées et travaille désormais comme restaurateur indépendant de pièces historiques pour des collectionneurs du monde entier.
Pionnier de la mesure d’intervalles temporels avec une précision extrême
Fondée en 1858, la manufacture Minerva est entièrement intégrée à Montblanc depuis 2008 en sa qualité de manufacture de Haute Horlogerie. Depuis plus de cent ans, elle appartient au cercle restreint des fabricants renommés de chronographes conçus pour mesurer de brefs intervalles de temps avec une précision hors du commun. Ce signe distinctif de Minerva se retrouve tant sur les montres qui associent l’affichage de l’heure avec une fonction complémentaire de chronographe que sur les simples chronographes, uniquement destinés à saisir des intervalles temporels. Dans cette dernière catégorie, Minerva a fait œuvre de pionnier en dévoilant en 1916 un chronographe mécanique qui garantissait une précision au centième de seconde. Cet instrument, redéveloppé en 1936 avec la grande aiguille des secondes du chronographe accomplit un tour de cadran chaque seconde, a représenté une source d’inspiration essentielle pour les concepteurs du Montblanc TimeWriter II Chronographe Bi-Fréquence 1000.
Au premier regard, ce garde-temps Montblanc hors normes provoque immanquablement la question : « Mais où sont donc les poussoirs du chronographe ? » Au titre de digne membre de la famille des chronographes monopoussoir, il n’en possède naturellement qu’un seul, positionné à 12 heures afin de rappeler le chronographe ultrarapide présenté par Minerva en 1936 qui est entré dans le livre Guinness des records. Parfaitement intégré entre les cornes de la montre, il ne dévoile sa véritable identité qu’aux initiés tout en surmontant un cadran qui laisse apercevoir une mécanique exceptionnelle et se présente, à l’instar d’une sculpture, sur différents niveaux appelés à en illustrer les diverses fonctions. Et cet ensemble, dont la complexité semble résister à toute description, se révèle dans la pratique d’une simplicité d’utilisation et d’une lisibilité qui excluent toute source de confusion.
Le millième de seconde en un seul coup d’œil
Avec les traditionnelles aiguilles des heures et des minutes, l’affichage de l’heure actuelle est situé au centre du cadran. A 9 heures, la seconde permanente est représentée par un disque échelonné en verre saphir qui tourne sous un index triangulaire fixe.
Ces indications temporelles sont commandées par le grand balancier à vis, qui apparaît à 7 heures au travers du cadran partiellement squeletté et bat à la fréquence habituelle de 18’000 alternances par heure (2,5 Hz). Tous les autres affichages sont dédiés aux fonctions du chronographe qui méritent de figurer au centre de l’attention sur ce prodigieux garde-temps. A 10 h 30 apparaît le petit balancier du chronographe. Il oscille à une fréquence de 360’000 alternances par heure (50 Hz), avec une telle rapidité que l’œil ne perçoit plus un mouvement, l’observateur peut uniquement entendre, à condition d’approcher la montre de son oreille, sous la forme d’un léger ronronnement, semblable par sa nature au bruit émis par une machine à coudre Singer bien huilée. Notre examen des affichages du chronographe commencera par la trotteuse rouge au centre. Elle effectue une rotation complète chaque seconde et sa pointe se déplace à la vitesse de l’éclair sur l’échelle extérieure des centièmes de seconde.
A 6 heures, un double compteur est muni de deux aiguilles : la longue aiguille avec l’extrémité rouge compte les secondes de 1 à 60 alors que la petite aiguille les totalise jusqu’à 15 minutes. Disposée légèrement en retrait, une fenêtre à 3 heures affiche la réserve de marche pour le mécanisme du chronographe qui atteint et dépasse même 45 minutes, après un remontage complet.
L’indication de la réserve de marche sert également d’affichage complémentaire pour le chronographe et indique la durée pendant laquelle le chronographe continuera de fonctionner après l’écoulement des 15 minutes. A 12 heures, un guichet est consacré à la caractéristique essentielle de ce prestigieux chronographe. Il se compose d’une aiguille pourvue d’un triangle rouge et d’une échelle en arc de cercle, qui va de N pour neutre en passant par 0 jusqu’à 9 millièmes de seconde.