Nouvel ambassadeur Zenith
Par MyWatch
Jean-Frédéric Dufour, Ceo de la manufacture horlogère Zenith, vient d’annoncer le retour du Colonel John Blashford-Snell dans le cercle des ambassadeurs Zenith. Ce titre consacre un état de fait : depuis quarante ans, l’explorateur britannique porte avec fierté un chronographe Zenith El Primero qui l’a accompagné dans ses expéditions à travers le monde depuis la grande mission British Trans-Americas – 29 000 km en Range Rover de l’Alaska à la Terre de Feu, en passant par la jungle marécageuse jusqu’alors impénétrable du détroit de Darien, dans sa totalité. Le Colonel Blashford-Snell a organisé et dirigé plus d’une centaine, d’expéditions au cours desquelles son chronographe El Primero aura traversé les pires conditions : les froids intenses de l’Alaska, l’humidité extrême des marécages de l’Amérique centrale et de l’Amérique du Sud, les jungles qui bordent le Nil Bleu et le fleuve Zaïre, les sables des déserts… Aujourd’hui, comme une aiguille qui a accompli le tour du cadran, ce chronographe – qui fonctionne toujours parfaitement ! – est de retour au Locle : le Colonel vient d’en faire don au futur musée Zenith. Juste retour des choses, la manufacture Zenith rend hommage à cette personnalité d’exception en lançant une série limitée John Blashford-Snell déclinée de son modèle El Primero Stratos flyback.
Les débuts d’une vocation d’explorateur
Quel chronographe peut se prévaloir d’une pareille mise à l’épreuve de sa résistance et de sa fiabilité : passer plus de quarante ans au poignet d’un des explorateurs les plus infatigables des temps modernes ? Car c’est bien ainsi qu’il faut définir le Colonel Blashford-Snell. L’aventure commence pour lui en 1968, lorsque l’empereur Hailé Sélassié d’Éthiopie invite l’armée britannique à former une expédition pour tenter la première descente du Nil Bleu. John Blashford-Snell mène cette expédition et une fois la mission accomplie, fonde à son retour en Angleterre, en 1969, la Scientific Exploration Society pour favoriser et encourager l’exploration scientifique à travers le monde (relevons que c’est à cette même date qu’est lancé le mouvement El Primero). Ses expéditions auront toujours des objectifs scientifiques, médicaux, géographiques ou environnementaux. Après le Nil Bleu, il lui fallait un nouveau défi à relever : ce sera l’une de ses missions les plus périlleuses, la British Trans-Americas, une traversée du continent américain depuis son extrême nord jusqu’à son extrême sud, dont le principal exploit est le franchissement en véhicules automobiles du détroit de Darien,dans sa totalité, une zone marécageuse qui s’étend sur 400 km et jusqu’alors jugée totalement impraticable (voir encadré). À la suite de cet exploit, la « Pan American Highway Authority », administration chargée du grand axe routier qui traverse le continent du nord au sud, a consenti à verser les 150 millions de dollars nécessaires à la construction du dernier tronçon routier de la panaméricaine qui traversera le détroit de Darien selon le même itinéraire que celui de cette glorieuse épopée. C’est à partir de cette expédition que John Blashford-Snell ne quitte plus le chronographe ZENITH El Primero dont la Manufacture horlogère lui a fait don pour l’occasion.
Une vie vouée à l’exploration et la découverte
John Blashford-Snell s’investit aussitôt dans de nouvelles aventures : on retiendra en particulier, en 1974-1975, la descente du fleuve Zaïre sur la presque totalité de ses 4 700 km. Il s’emploie aussi à transmettre sa passion : c’est l’Opération Drake, de 1978 à 1980 (un projet auquel prennent part 400 jeunes gens issus de 27 nations, qui naviguent sur un vaisseau britannique transformé en laboratoire flottant et accomplissent diverses missions d’exploration), suivie par l’Opération Raleigh de 1984 à 1992. Retraité de l’armée britannique depuis 1991 après 37 ans de service, le Colonel Blashford-Snell a continué de mener des projets analogues ; il a également entrepris une série d’explorations des fleuves d’Amérique du Sud, en quête de vestiges archéologiques et d’observations scientifiques (expédition Kota Mama). Tout dernièrement, en 2009-2010, il a dirigé une chasse à la météorite en Bolivie et a étudié les éléphants vivant dans la jungle népalaise. En 2011, il a lancé une expédition en Mongolie, dans le désert de Gobi. À bientôt 75 ans, il n’a rien perdu de son ressort !
John Blashford-snell, Zenith : un même « esprit pionnier »
En 1974, John Blashford-Snell s’est vu décerner le Trophée Segrave pour « le courage, l’initiative, l’habileté et l’esprit d’aventure » dont il avait fait preuve, et pour sa participation « au développement des transports par voie aérienne, terrestre, fluviale et maritime ». La contribution de ses missions au progrès des connaissances est attestée par les médailles que lui ont remises la Royal Geographical Society et l’Institute of Royal Engineers. Le Colonel est actuellement Président de la Scientific Exploration Society et de l’organisation humanitaire Just a Drop. Il a été décoré de l’Ordre de l’Empire Britannique en 1991 pour son action dans le cadre de l’Opération Raleigh, qui aura contribué à développer chez des jeunes (pour beaucoup issus de milieux défavorisés) l’esprit d’initiative et de responsabilité, et fait d’eux des «true young pioneers», de véritables jeunes pionniers.
Toutes ces qualités consacrées par les plus prestigieuses distinctions témoignent d’un certain état d’esprit, qui conjugue le goût d’entreprendre, la volonté de se surpasser en s’imposant sans cesse de nouveaux défis, la passion de la connaissance et de la découverte, ainsi qu’un sens profond des valeurs humaines. Cet esprit, c’est précisément celui que la Manufacture ZENITH incarne dans son domaine. Jean-Frédéric Dufour, CEO de la marque, le résume ainsi : « l’expression « Esprit de pionnier » est celle qui définit le mieux la marque ZENITH, qui a souvent ouvert la voie dans des domaines inexplorés. C’est cette capacité à concevoir des idées nouvelles, puis à se lancer – avant tout le monde – dans de nouveaux développements techniques qui fascine chez ZENITH. Nos montres ont participé à quelques-unes des plus grandes aventures humaines : la découverte des pôles Nord et Sud conduite par l’explorateur Roald Amundsen, la lutte pacifique pour l’indépendance de l’Inde du mahatma Gandhi, les prémisses de l’écologie par le Prince-Savant Albert Ier de Monaco, la traversée de la Manche réalisée par Louis Blériot, l’action politique de John F. Kennedy, le survol du pôle Nord, en ballon et en solitaire, par le médecin français Jean-Louis Étienne, et la liste n’est pas complète… » Il n’était que justice que le nom du Colonel Blashford-Snell vienne s’inscrire officiellement, avec rang d’ambassadeur de la marque, dans cette liste de personnalités illustres qui ont fait le choix des chronographes ZENITH.
Zenith, la passion de l’innovation
John Blashford-Snell aurait pu se reposer sur ses lauriers après le succès de l’expédition British Trans-Americas : au contraire, il n’a eu de cesse de repartir pour de nouvelles explorations. Pionnière de la haute fréquence, la Manufacture ZENITH aurait aussi pu se contenter de toujours reproduire à l’identique le mécanisme El Primero dont le Colonel a eu l’occasion d’éprouver la parfaite fiabilité depuis 1971. Créé deux ans auparavant, le calibre El Primero fut le premier mouvement mécanique au monde à battre à 10 alternances par seconde, quand tous les autres battaient au mieux à 8 alternances/seconde. Mais même après avoir dépassé une limite que l’on avait pu croire infranchissable, ZENITH reste animée par un inlassable esprit de découverte et s’est appliquée à doter le calibre El Primero de nouvelles complications. ZENITH commercialise actuellement une série spéciale El Primero Stratos Flyback – édition limitée à 500 pièces – baptisée John Blashford-Snell en hommage à son fidèle ambassadeur. Le Colonel s’est personnellement investi dans la rédaction du cahier des charges. Il souhaitait un instrument ultra-résistant à la lisibilité exceptionnelle. Le résultat : un boîtier et un bracelet acier, un cadran argenté et des compteurs noirs pour un contraste maximum, superluminova sur les aiguilles et les index. Cette montre « Mission spéciale » intègre une fonction flyback, une lunette unidirectionnelle tournante et une échelle télémétrique disposée sur le rehaut.
L’expédition British trans-americas, 1971-1972
ZENITH a toujours eu à cœur de soutenir les projets audacieux et les hommes cher- chant à repousser les limites du possible ou celles de la connaissance. C’est ainsi que la Manufacture a fait partie, en 1971-1972, des entreprises qui ont apporté leur concours à l’expédition British Trans-Americas. C’était alors le tout début d’un mécénat de l’aventure qui, depuis, est devenu monnaie courante. La plupart des membres de l’expédition étaient issus des forces armées britanniques en collaboration avec les colombiens, les panaméen et les américaines pour assurer l’essentiel de la logistique. C’est Range Rover qui fournissait les deux véhicules (deux modèles de série initialement destinés à l’exportation en Suisse), Marks & Spencer les vêtements, Heinz le ravitaillement… ZENITH fournissait des montres à tout le team et équipait le leader, John Blashford-Snell, de son calibre le plus récent et le plus précis : le chronographe El Primero.
Après un an d’entraînement rigoureux, l’expédition partit d’Anchorage le 3 décembre 1971, pour traverser d’abord, dans la neige sur des routes gelées, l’Alaska et le Yukon. Au Canada, l’une des Range Rover fut accidentée ; mais il fut possible de la réparer, et de Vancouver on gagna San Francisco, le 23 décembre, puis Los Angeles, le 24. Toujours cap vers le sud, à travers le Mexique et l’Amérique latine ; arrivée à Panama City le 12 janvier.
C’est là que commençait la partie la plus redoutable du voyage : le détroit de Darien, appelé là-bas El Tapon, « le bouchon », en anglais The Gap – une lacune de 400 km dans la Trans-American Highway, zone dépourvue de tout chemin praticable en beaucoup d’endroits, où les rares pistes frayées dans la jungle étaient connues des seuls indigènes. D’ordinaire, les véhicules automobiles contournaient cette étendue de marécages tropicaux en embarquant sur des bateaux : traverser El Tapon paraissait impossible, et bien trop dangereux en raison notamment des bandits, des maladies et de la faune hostile.
Mais c’était la mission de l’expédition d’en étudier la faune et la flore et d’y ouvrir un passage. Elle s’y engagea donc le 19 janvier 1972 – alors même que la saison des pluies, plus longue de cinq semaines que d’ordinaire, avait transformé les rares zones de terre ferme en boue épaisse, gluante et noire. On débroussaillait le chemin à la machette et à la tronçonneuse et on utilisait des passerelles d’aluminium pour enjamber certains obstacles et passer à gué les passages les plus envasés. La progression était lente, guère plus de 3 km par jour en moyenne. Une erreur d’itinéraire fit perdre dix jours. Malgré toutes ces difficultés et à force de ténacité, au bout de 96 jours, le 23 avril 1972, l’expédition retrouvait la terre ferme après la traversée finale du grand delta marécageux de l’Atrato : pour la première fois, des véhicules automobiles avaient triomphé de la totalité du Tapon.
Après une révision des Range Rover, l’expédition poursuivit sa route le long de l’Amérique du Sud : la Colombie, l’Équateur, le Pérou, le Chili, la Patagonie et la Terre de Feu… Elle atteignit Ushuaia et le Cap Horn le 10 juin 1972, au terme d’un périple de 29 000 km. Un exploit comparable à celui qu’accomplit, à une toute autre échelle, le mouvement El Primero avec ses 36 000 alternances par heure…