DESTINATION TUNISIE

On ira à La Badira

Vive l’été après l’été ! Il sème ses douceurs du côté de Hammamet, à l’abri d’un 5-étoiles so chic posé en bord de Méditerranée. Lumières divines, table soignée et Spa by Clarins magnifient la pause.

Par Jean-Pierre Chanial
Depuis la terrasse des chambres

La Badira est le seul établissement tunisien frappé du sigle Leading Hotels of the World. Cette communauté d’excellence réunit le meilleur de l’hôtellerie mondiale. Le label ne triche pas. Il garantit un séjour cocoon frappé d’élégance et de raffinement. Pause. Les urgences, on verra plus tard. 

L’esthétique du lobby

Arletty, Cocteau, Claudia, Sophia…

La Badira signifie « Aussi lumineuse que la pleine lune », manière de rendre hommage aux lumières qui magnifient la région. Elles ont flambé Klee, Gide, Arletty, Maupassant, Cocteau, Wilde, Churchill, sans oublier Sophia Loren ou Claudia Cardinale (elle est née ici), c’est dire.

Déjeuner en bleu et blanc

Alors, cette maison dirigée par une esthète, Mouna Allani Ben Halima, activiste résolue lors de la révolution des femmes (2011), chante le blanc et le bleu. Blanc immaculé pour les murs, les carrelages, la toile des toldos et l’éclat du soleil qui rayonne plus de trois cents jours par an. Bleu pour saluer la Méditerranée, embellir la vaste piscine ainsi que le regard des sirènes ravies d’un week-end amoureux.

Déjeuner vue mer

Ni bambins, ni burkini

Pour assurer son standing autant que sa singularité, l’établissement (135 clefs et 9 suites) opte pour des règles strictes : pas de bambins, pas de burkini, pas de fumeurs (bon, d’accord, une petite clope sur la terrasse de sa chambre, pas vu, pas pris), charcuterie bannie… Mais l’alcool, en particulier les excellents vins tunisiens, est servi.

Planque à l’abri du monde

Dans les chambres aussi, le blanc tient la vedette.

Les bienheureux de La Badira seront donc essentiellement des couples à l’hédonisme revendiqué. Aucune frime, pas le moindre comportement ostensible, on séjourne ici pour savourer en toute simplicité. Les chambres de modeste dimension sont conçues façon planque à l’abri du monde : décoration sobre à base d’artisanat tunisien, poteries, fer forgé, paniers, tissages, blanc dominant évidemment, écran plat et WiFi gratuit pour communiquer son plaisir d’être ici. La petite terrasse ravit l’insouciance du séjour.

La piscine d’une suite

Une poignée de grandes suites complètent l’offre de la maison. Avec sa décoration personnalisée, chacune rend hommage à une étoile qui fit la gloire de Hammamet. Cocteau, Georges Sebastian, Klee (éloge des couleurs), Claudia Cardinale (superbe mariage de bleu et de blanc avec des portraits de la star)… La piscine privée ajoute au chic de ces habitations accessibles autour de 2 000 euros la nuit.

La façade de La Badira

Le mijoté tunisien

Sans surprise, les tables de La Badira tiennent leur rang. Cinq lieux de restauration (dont un bar de piscine et un roof top épatant à l’heure des cocktails qui accompagnent le crépuscule) calment petites et grandes faims. Kamilah aligne les classiques du monde, dorade, viandes grillées, gratins autant que salades de saison. Régal général ! Les becs fins visent Adra, le « gastro » dont la réputation dépasse largement les murs de la maison. Reconnaissance méritée tant le chef traite avec brio les gamelles tunisiennes les plus emblématiques, touillées du côté de Kairouan (kaftéji), Nabeul (ojja), Sfax (lotte), Sidi Bouzid (agneau) ou Tozeur (salade redhakha). Le mijoté tunisien ravit.

Douche au savon noir

La preuve, on n’a pas hésité à se resservir. L’excuse ? La salle de gym, épatante avec vue mer, sauna, piscine géante et Spa signé Clarins. Inutile de chercher, il n’y en a pas d’autre en Tunisie. Douche au savon noir, enveloppement, massage… Deux heures plus tard (130 euros), le monde paraît beaucoup plus beau. Surtout lorsqu’on conclut au bar à ongles ou au salon de coiffure.

Le hammam du Spa by Clarin’s

La recette de la sérénité

Cet hymne au bien-être et au ressourcement est servi par un personnel à la hauteur. Madame Ben Halima en fait une des exigences de La Badira : « Nous exprimons l’excellence de l’accueil et du service comme on le pratique depuis toujours en Tunisie ». Français impeccable, disponibilité pour répondre à toute demande, élégance des uniformes, bienveillance… La recette de la sérénité est avancée. La preuve : en vagabondant du regard sur le fil de l’horizon, pendant que les oiseaux de mer dansent sur les musiques du ciel et que les lumières de la Méditerranée caressent les rêves d’ailleurs, on se dit forcément qu’un jour, demain, plus tard, à La Badira, on reviendra.

Les douces heures du crépuscule

Y aller. Plusieurs vols quotidiens directs pour Tunis au départ de Paris (2h30) et de plusieurs grandes villes de région sont assurés par Air France (airfrance.fr), Tunisair (tunisair.com) et Transavia (transavia.com). Entre 110 et 220 euros l’AR selon dates et horaires. Transfert possible en limousine jusqu’à l’hôtel (une heure, 100 euros).

Y séjourner. La Badira, Hammamet, à partir de 130 euros la nuit en chambre double, petits déjeuners inclus. Restaurants entre 30 et 50 euros le repas, boissons en sus. Tél. : + (216) 700 18 180

LE SITE DE LA BADIRA

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