Quartz ou mécanique, à vous de choisir !
Calibre mécanique, mouvement à quartz, chacun possède ses avantages et ses inconvénients. Décryptage.
On entend très souvent les néophytes faire la confusion entre montre automatique et montre à quartz. Normal, elles n’ont normalement pas besoin d’être remontées. La première parce qu’elle se remonte avec les mouvements du poignet. La deuxième parce qu’elle possède une pile. Elles sont pourtant bien différentes. Car les mouvements qui les animent ne sont pas du tout les mêmes.
Roulez des Mécaniques !
Au pays des montres mécaniques les rouages tournent grâce à l’énergie provenant d’un ressort (ressort de barillet).
Cette force est régulée par l’organe réglant (système balancier-spiral et échappement) dont la fréquence d’oscillation détermine le temps avec plus ou moins de précision. Deux types de calibres existent : ceux qui nécessitent un remontage manuel (via la couronne de remontoir) pour continuer à marcher et ceux qui possèdent un dispositif additionnel appelé masse oscillante (ou rotor). En tournant sur lui-même au moindre mouvement de poignet, ce système permet de remonter le ressort de barillet, autrement dit, de le charger en énergie. C’est ce type de calibre et, par extension, cette catégorie de montre, que l’on appelle « automatique ». Attention, ça ne veut pas dire que ces modèles n’auront jamais besoin d’être remontés. En effet, quand ils ne sont pas portés leur autonomie (appelée aussi « réserve de marche ») s’épuise en quelques jours (2 ou 3 généralement). Par exemple lorsqu’ils sont dans le tiroir de la table de nuit ou mieux encore dans votre coffre-fort (attention aux collections qui disparaissent lors d’un cambriolage !) Manuels ou automatiques, ces garde-temps exposent parfois leurs rouages au dos des boîtiers pour le plus grand plaisir des collectionneurs de belles mécaniques. En fait, les manufactures dotent leurs boîtiers d’un fond transparent en saphir lorsqu’elles sont fières de la construction et de la décoration de leur calibre.
Plus précis : le Quartz !
Sur les mouvements à quartz, apparus bien plus tard dans les années 1970, le fonctionnement est très différent.
S’il y a toujours les petites roues des heures, des minutes et des secondes, ainsi qu’un disque rotatif pour la date, la majorité des rouages est remplacé par un circuit électronique alimenté par une pile bouton. Une source d’énergie qui lui garantit une très longue autonomie (habituellement de 2 à 4 ans). Le cœur de ce type de mouvement n’est pas un organe réglant mais un oscillateur muni d’une lame en cristal de quartz qui, en vibrant sous l’influence du courant électrique, cadence la marche des aiguilles. Historiquement, la Suisse s’est fait damer le pion par les montres à quartz venues d’Asie (d’abord du Japon avec Seiko puis massivement de Chine). Un véritable raz de marée qui a failli sonner le glas des maisons horlogères, dont la planche de salut est venue d’un visionnaire, Nicolas Hayek, et de sa petite montre en plastique, la célébrissime Swatch… à mouvement quartz Swiss Made ! Les revenus de ce succès commercial planétaire lui ayant permis de racheter – de sauver diront certains – de grandes manufactures horlogères mécaniques comme Blancpain, Omega ou encore la très prestigieuse Maison Breguet dont le créateur inventa le tourbillon.
Considérés comme moins prestigieux que leurs cousins mécaniques, les mouvements à quartz sont rarement visibles. Conçus à la chaîne comme un produit de grande consommation, il est vrai qu’ils ne présentent que peu d’intérêts. Mais, il faut savoir que les spécimens confectionnés au sein des grandes manufactures helvétiques, eux, n’auraient pas à rougir en se dévoilant car ils bénéficient de hautes technologies et parfois même de finitions irréprochables. Le SuperQuartz de Breitling en fait la brillante illustration.
Et puis l’ultime argument du quartz c’est la réserve de marche ! Pour la personne qui possède plusieurs montres et qui en change souvent, une montre à quartz reste toujours à l’heure même oubliées dans un tiroir pendant 6 mois ! On en voit déjà qui vont très justement dire : « Et les remonteurs électriques pour les montres mécaniques ?». Bonne remarque. Cela fera l’objet d’un article prochainement.
Chronométrie exemplaire
Les autres points importants concernent la fréquence et la précision chronométrique. Ici, pas de débat ! Même si les calibres mécaniques sont au cœur de toutes les attentions en termes de recherche et développement, d’innovation, de matériaux (notamment le silicium amagnétique) et d’efficience, ils ne peuvent pas rivaliser avec leurs homologues à quartz. C’est bien simple, le rapport de force est totalement inégal. Jugez plutôt.
Aujourd’hui, un calibre automatique de conception traditionnelle bat généralement au rythme de 28 800 alternances par heure, soit une fréquence de 4 Hz. Et les meilleurs d’entre eux peuvent atteindre une précision chronométrique de -2/+2 secondes par jour chez Rolex.
Notons que le COSC (Contrôle Officiel Suisse des Chronomètres), qui fait référence dans ce domaine, tolère une variation de -4/+6 secondes par jour. Ce que, déjà, très peu de modèles mécaniques peuvent garantir. Alors qu’un mouvement à quartz standard, lui, vibre à une très haute fréquence de
32 768 Hz. Donc, plus de 8 000 fois plus vite ! Avec, pour les plus avancés d’entre eux technologiquement, citons le modèle V.H.P de Longines, une précision chronométrique pouvant atteindre -/+ 5 secondes par…an ! Incomparable.
Le calibre hybride
Il existe aussi des calibres dont un dispositif mécanique sert à charger une batterie. Dans ce cas, plus de pile puisque la montre se recharge au mouvement du poignet comme pour une automatique.
C’est le cas notamment avec un mouvement de chez Piaget qui mérite l’attention et qu’on affectionne particulièrement : le calibre 700 P. Ultra-plat pour être fidèle à l’ADN de Piaget, il s’agit d’un Mouvement mécanique à remontage automatique avec génératrice à haute précision ! La technologie du quartz remontée par la technologie mécanique… Un heureux mariage ? Oui pour ceux qui aiment la mécanique et l’ultime précision puisque, cette association assure une régulation haute fréquence à 32’768 Hz qui contrôle la marche du mouvement. En tout cas, plus besoin de changer de pile…
Choisir entre une montre à calibre mécanique et un modèle à quartz pourrait donc dépendre, au-delà de la question pécuniaire et du style de chacun, de votre propre notion du temps qui passe. Une seule certitude, les montres mécaniques conserve une meilleure cote dans le temps. L’exception qui confirme la règle ? La Rolex Oysterquartz des années 70 !
La manufacture à la couronne n’a pas fini de nous surprendre…
Quelques fiches technique des modèles dont nous avons parlé et des liens directs vers les manufactures sur ce sujet.
https://www.my-watchsite.fr/professionnal/3476-aerospace.html
https://www.my-watchsite.fr/emperador/5945-emperador-coussin-xl-700p.html
https://www.my-watchsite.fr/blog/calibre-oris-400-la-revolution-en-mouvement/
https://www.piaget.com/fr-fr/movement/700p-high-precision-automatic-movement