Retour sur le SIHH 2017 (Part I) : les icônes, stars du salon
Si la sphère horlogère est à la recherche d’un nouveau souffle pour rebondir dans cette période délicate que connaît le secteur, les marques présentes au dernier Salon International de la Haute Horlogerie à Genève ont prouvé qu’elles ont les idées pour encore nous émerveiller.
Quand le vent souffle, on réduit la voilure afin de poursuivre sa progression et quand la mer est calme, le marin cherche le vent. Faire un bilan de la 27e édition du SIHH n’est pas chose facile, on marche un peu sur des œufs. Tout est affaire de subjectivité. Et force est de constater que tous les goûts trouveront matière à satisfaction. Les passionnés peuvent souffler. Et c’est plus la sensation d’être dans un calme précaire qui était palpable dans les allées du salon que celle d’être en pleine tempête. L’avenir nous le dira. Cependant, les manufactures et les horlogers indépendants, contre vents et marées, ont pu compter sur leurs modèles emblématiques, l’excellence de leur savoir-faire ou leur éternelle soif d’innovation pour, finalement, faire de ce SIHH 2017 un bon millésime.
Les classiques sont de retour…
Pour cette édition, les grands classiques des marques horlogères ont assuré une partie du show. Ces pièces emblématiques constituent assurément des références incontournables mais aussi des valeurs refuges. Alors à défaut de présenter de réelles nouveautés, les Maisons se sont appuyées sur leurs icônes. Ainsi, chez Cartier, la montre Panthère (1983-2004) sort de nouveau les griffes pour le plus grand plaisir des femmes, et du côté des hommes, la collection Drive s’étoffe d’un calibre extra-plat et d’une version affichant les phases de lune. Après quatre ans d’absence, Girard-Perregaux signe son grand retour au salon en mettant en avant la célèbre Laureato, que la manufacture propose en de nombreuses déclinaisons masculines et féminines. La maison IWC a, de son côté, entièrement redessiné la collection Da Vinci avec des boîtiers ronds, tout en l’enrichissant de modèles féminins.
Baume & Mercier a mis en avant une très belle édition spéciale Shelby Cobra, de sympathiques et sportives Clifton Club ou encore une variante, plus conventionnelle, à fonction GMT. Sans oublier la très classique montre Classima qui incarne désormais une porte d’entrée, au rapport qualité/prix imbattable, dans l’univers de la marque. De son côté, la manufacture Piaget – spécialiste des mécanismes ultraplats et de l’élégance horlogère – a fêté dignement les 60 ans de sa montre Altiplano, référence absolue dans l’univers des montres de soirée. Au menu : de superbes pièces féminines (encore), des éditions anniversaire particulièrement réussies et même, pour la première fois dans la collection Altiplano, une référence dotée d’un tourbillon volant. Pour Jaeger-LeCoultre, la mythique Reverso est une clé de voûte, dont la maison décline encore les possibilités multiples qu’offre son boîtier basculant, unique dans le paysage horloger. La manufacture a aussi revisité sa très féminine Rendez-Vous – soulignons la création d’une très élégante référence à Phases de Lune de précision- et quelques Master Control. Quant à Audemars Piguet, suite au succès des différentes versions de la Royal Oak, la manufacture a dévoilé, entre autres, une clinquante référence en or jaune. La marque n’a pas oublié les femmes en étoffant la collection des modèles « Frosted Gold » remarquablement « givrées » en surface grâce à une technique artisanale florentine. Last but not least, Audemars Piguet a fait l’unanimité avec une sublime version QP totalement habillée de céramique noire, une première pour ce modèle emblématique dessiné par Gérald Genta en 1972.
Si la céramique offre un nouveau champs d’expression chez Audemars Piguet, d’autres matières high-tech, ou naturelles d’ailleurs, sont de véritables boosters de créations ailleurs… A découvrir dans la seconde partie de notre bilan SIHH 2017, qui s’intéressera aussi aux grandes complications pour boucler ce tour d’horizon non exhaustif.
Dan Diaconu et Nicolas Yvon