SIHH 2018 : les montres qui ont fait le salon
Voici nos coups de cœur de la 28ème édition du Salon International de la Haute Horlogerie qui a refermé ses portes en janvier à Genève. Un bon cru, qui reflète l’état d’un marché dont l’horizon semble s’éclaircir.
Ce millésime 2018 a tenu toutes ses promesses avec de belles pièces vintage (la tendance ne s’essouffle pas), des innovations, de l’avant-garde, des records de finesse et, oui, de la poésie. Le SIHH a également permis de relever chez les maisons horlogères un vent d’optimisme prudent, annonciateur d’une sortie de crise à transformer dans la durée. Si le secteur semble mieux se porter, l’embellie ne concerne pas tout le monde. Mais certaines manufactures, qui ont réagi plus vite aux intempéries du marché en se recentrant sur le fameux « ADN de la marque » et en réorganisant leur distribution s’en sortent bien. Pour les autres, les idées foisonnent, bonnes ou moins bonnes, mais la réactivité est là et l’esprit de renouveau, de reconquête anime tous les esprits. Il faut aussi, et surtout, souligner chez plusieurs marques, un vrai travail de cohérence des prix avec la réalité du marché. Ça ne veut pas dire que le prix de toutes les montres, par type et matière, va tendre à la baisse. Il s’agit de répondre à l’attente des clients qui demandent « simplement » un prix juste et justifié. Et les marques semblent en avoir conscience à nouveau avec l’arrivée en collection de modèles bien positionnés, dont quelques-uns font partie de nos coups de cœur. Style particulièrement réussi (IWC, Montblanc) ou innovations (Cartier, Baume & Mercier), les nouveautés répondent, là encore, aux attentes des clients d’aujourd’hui, avec en tendance unilatérale : les bracelets interchangeables, présents (presque) partout. N’oublions pas les garde-temps de haute volée mécanique puisque, faut-il le rappeler, le SIHH est le Salon International de la Haute Horlogerie. Un registre où les propositions adoptent des visages très différents d’une manufacture à l’autre : traditionnel chez A. Lange & Söhne, avant-gardiste chez Richard Mille, Roger Dubuis, Audemars Piguet, Panerai et même Piaget, ou encore astronomique chez Van Cleef & Arpels.
L’offre est multiple, dans l’air du temps, plus cohérente. Petit tour de cadrans.
Nicolas YVON
A. Lange & Söhne – Triple Split
A. Lange & Söhne crée le premier chronographe mécanique à rattrapante au monde capable de mesurer des temps intermédiaires de plusieurs heures. Edité à 100 pièces en or blanc, le modèle Triple Split combine ainsi trois aiguilles de rattrapante, en acier bleui (secondes, minutes et heures de chrono).
Audemars Piguet – Royal Oak RD#2
Avec la Royal Oak RD#2, la manufacture Audemars Piguet signe le record mondial de finesse pour une montre automatique à quantième perpétuel. Ce garde-temps en platine n’affiche que 6,3 mm d’épaisseur, tout en délivrant le jour, la date, le mois, les années bissextiles (aucun réglage avant 2100) et les phases de lune.
Baume & Mercier – Clifton Baumatic
La Clifton Baumatic accueille un calibre automatique de manufacture (ValFleurier du groupe Richemont) aux performances remarquables en termes d’anti-magnétisme, de chronométrie (certification COSC pour cette version en acier), d’autonomie (5 jours) et de longévité (lubrifiants longue durée). Le tout avec un excellent rapport qualité-prix.
Cartier – Santos de Cartier
Cartier réinterprète avec élégance et ingéniosité l’emblématique Santos. À l’image des nouveaux modèles, cette édition bénéficie d’un système intuitif pour changer de bracelets. Cuir ou métal, à vous de choisir : la montre est livrée avec les deux. Autre innovation : des maillons amovibles permettent d’adapter soi-même à son poignet le bracelet en acier.
Girard-Perregaux – Neo Tourbillon With Three Bridges Skeleton
Version futuriste d’une pièce de 1884, dont l’architecture à trois ponts est devenue la signature de Girard-Perregaux en haute horlogerie, cet instrument en titane expose au regard un mouvement squeletté, muni de ponts noircis, dont l’un porte un tourbillon en titane ultraléger ne pesant que 0,25 gramme.
Greubel Forsey – Double Balancier
Le cadran de cette montre Greubel Forsey en or rouge s’ouvre sur les différents rouages d’un calibre à remontage manuel dont la grande précision chronométrique s’explique par la présence d’un système à deux balanciers inclinés à 30° et reliés à un différentiel breveté.
Hermès – Arceau Pocket Millefiori
Si Hermès n’a pas présenté de complication horlogère, il faut saluer la réussite esthétique de la montre de poche Arceau Millefiori en or blanc. Réalisé selon une technique ancestrale, le cadran en cristal reprend un motif d’écailles d’alligator, auquel répond un fond de boîte gainé de cuir de l’animal.
IWC – Hommage à Pallweber « Edition 150 Years »
La manufacture de Schaffhausen célèbre son 150e anniversaire avec une superbe collection Jubilée, dont est issue cette pièce en acier à heures et minutes sautantes. Editée à 500 exemplaires, elle rend hommage aux montres de poche créées par l’horloger Pallweber avec IWC à la fin du XIXe siècle.
Jaeger-LeCoultre – Polaris Memovox
Chez Jaeger-LeCoultre, le catalogue s’enrichit d’une nouvelle collection pour les 50 ans de la Polaris Memovox. Étanche jusqu’à 200 mètres, cette édition limitée à 1000 pièces en acier est équipée d’une fonction réveil, comme l’instrument d’origine qui pouvait sonner sous l’eau.
Montblanc – 1858 Chronographe Monopoussoir
À l’occasion du 160e anniversaire de la manufacture Minerva, passée sous l’égide de Montblanc en 2007, la collection 1858 s’étoffe de plusieurs références. Parmi elles, ce chronographe à monopoussoir (100 exemplaires en titane) associe à son style rétro une surprenante et séduisante teinte verte.
Panerai – Lo Scienziato
Innovation chez Panerai, qui utilise l’impression 3D pour construire la nouvelle Lo Scienziato. Protégeant un calibre squelette à tourbillon, le boîtier est conçu avec de la poudre de titane, couche après couche, par un laser optique qui façonne des cavités internes afin d’accroître la légèreté de l’instrument.
Parmigiani Fleurier – Kalpa Hebdomadaire
Cette élégante montre Kalpa en or rose à cadran guilloché rend hommage au premier calibre conçu par Parmigiani Fleurier en 1998. De forme tonneau comme le boîtier, son mouvement à remontage manuel est ainsi doté d’une très confortable réserve de marche de huit jours (indicateur à midi).
Piaget – Altiplano Ultimate Concept
Spécialiste historique des mécanismes ultraplats, la manufacture Piaget repousse encore les limites de l’infiniment petit avec une montre concept à remontage manuel (non destinée à la vente) dont l’épaisseur de seulement 2 mm lui confère, et de loin, le titre de montre mécanique la plus fine de tous les temps.
Richard Mille – RM 53-01 Tourbillon Pablo Mac Donough
Mis au point pour le champion de polo Pablo Mac Donough, ce tourbillon Richard Mille en carbone (30 exemplaires) abrite un étonnant calibre suspendu par un système de poulies et de câbles miniatures. Celui-ci est protégé sous un verre saphir feuilleté, comme les pare-brises automobiles : une première en horlogerie.
Roger Dubuis – Excalibur Aventador S
Le partenariat entre Roger Dubuis et Lamborghini donne naissance à un modèle Excalibur pour le moins atypique, certifié Poinçon de Genève. Le boîtier en carbone, titane et caoutchouc de cette édition limitée (88 pièces) accueille un mouvement dont l’architecture est directement inspirée du moteur de la supercar Aventador S.
Ulysse Nardin – Freak Vision
La Freak Vision en platine d’Ulysse Nardin joue la carte du futurisme en mettant en scène un mouvement baguette régulé par un tourbillon volant en silicium surdimensionné. Le calibre tourne sur un axe central pour pointer les minutes avec l’une de ses extrémités et entraîner les rouages des heures, délivrées par un grand triangle blanc.
Vacheron Constantin – Fiftysix Automatique
Si la Fiftysix Automatique rompt l’attachement de Vacheron Constantin pour le Poinçon de Genève et intègre un calibre fabriqué par une autre manufacture du groupe Richemont (ValFleurier), la montre séduit par l’élégance de ses lignes inspirées d’une pièce emblématique de 1956 et les finitions du mouvement, réalisées en interne, sont irréprochables.
Van Cleef & Arpels – Lady Arpels Planétarium
Equipée d’un mécanisme exclusif, la Lady Arpels Planétarium s’ouvre sur un cadran en aventurine animé de planètes miniatures (Mercure, Vénus, Terre et Lune) qui évoluent au même rythme que celles de notre système solaire. Un ballet galactique auquel s’ajoute l’éclat des diamants sertis sur la boîte en or blanc.