Un ouvrage sur les montres des Francs-Maçons
Qu’appelle-t-on une montre maçonnique ‘ Pour qui ces gardes temps ont-ils été créés ‘ Pourquoi révéler un tel sujet ‘
Probablement pour porter à la connaissance de tous que l’horlogerie s’est dépassée grâce à son imagination, à son génie humain, et ses aptitudes aux arts décoratifs, et ce a?n de proposer aux pratiquants de l’art Royal, des montres qui leur correspondent profondément, à la fois par leur discrétion et leur beauté intérieure.
Didier Gottardini nous en dit un peu plus :
Est-ce parce que la Franc-Maçonnerie, dans ses rites, évolue au sein d’une temporalité spéci?que que les Francs-Maçons entretiennent une relation particulière avec le temps ‘
“ De midi à minuit “ étant l’espace temps symbolique consacré aux travaux en loge, la notion du temps qui passe est singulière pour tout maçon, et n’a pas de prise sur la construction de son temple intérieur.
De toute manière, parmi tous les objets de la vie courante auxquels furent rapidement ajoutés des symboles maçonniques comme autant de liens entre la vie en loge et son extériorisation, nous trouvons, dés la fin du XVIIIème siècle et jusqu’à nos jours, des montres, des pendules et pendulettes de bureau, tant au Royaume-Uni que sur le Continent. Si aujourd’hui, la production de masse des montres bracelets a simplifié et uniformisé leur présentation, y compris pour les montres maçonniques, elles furent, très longtemps, un objet rare et unique, fruit du travail d’ateliers indépendants où s’exprimait la relation intime entre le maître horloger et son œuvre.
L’ “empreinte”maçonnique d’un garde temps peut se révéler de différentes façons. Il peut y avoir, à première vue, sur le cadran en émail la présence de symboles maçonniques (souvent sur le cadran à la place des index) accompagné parfois d’une devise telles que “Aime ton prochain. Tend lui une main secourable ou “Fortitude, justice, tempérance et prudence”.
Le boîtier peut également présenter des symboles maçonniques, soit par sa gravure (le pélican sur sept marches, les colonnes du temple du roi Salomon, l’étoile flamboyante, l’œil rayonnant, étoiles, outils maçonniques, compas-équerre etc.), notamment celle de son dos, soit par sa dédicace à un Frère méritant, soit par sa forme (triangulaire). Dernière façon, la montre peut être ciselée par des allégories ou symboles maçonniques sur le coq (Compas, équerre, perpendiculaire etc.), et également sur la platine.
Ce sont de véritables “Beautés cachées“ horlogères qui rendent grâce à la Franc-Maçonnerie, ces pièces rares et désirables car souvent exclusives.
A l’origine de ces montres, leurs créateurs étaient eux même maçons et fabriquaient des pièces sur souscription pour leurs frères à travers le monde.
Les maçons Américains et Anglais ont très tôt généré leur propre production de pendule de parquet décoré de symboles maçonniques. Des horlogers tels que George Breadbelt (vers 1811-1833) en Angleterre, ou Silas Hoadley (vers 1820-1840) et Sir Seth Thomas (vers 1856-1864) qui étaient maçons et considérés comme les meilleurs fabricants d’horloges et de pendules aux Etats-Unis, sont à l’origine de pièces d’horlogerie hors du commun que l’on retrouve dans les musées maçonniques du monde entier.
Les montres de poche sont également souvent fabriquées par des horlogers maçons, le plus connu d’entre eux est le frère WW. Dudley qui était un grand maître Knight Templar (Chevalier du Temple). Il a créé de nombreuses montres maçonniques dont un modèle très recherché aujourd’hui par les collectionneurs la fameuse montre au mouvement squeletté représentant les outils du maçon. Cette pièce était vendue 40$ en or blanc et 75$ en or plein 14 Carrat dans le catalogue du fameux magasin Macoy en 1939 (qui proposait des fournitures maçonniques à l’époque).
On peut également trouver des pièces créées par Lord Elgin, des montres signées Tiffany’s, Tavannes, Waltham, Gruen Verithin, ou signées par les ateliers SchwabLoeillet/Holy Frères à Genève avec des cadrans aux décors maçonniques affirmés. Les montres de poignet, ont quant à elles plus rarement abhorrées officiellement des décors maçonniques. Néanmoins quelques modèles existent sur le marché tels que des modèles fabriqués par la marque Cervine ou Hamilton.
La grammaire maçonnique de chaque cadran, de chaque boitier, de chaque mouvement ciselé sont à décrypter en fonction des différents rites : L’Arche Royal, Emulation, REAA (Rite Ecossais Ancien Accepté), RER (Rite Ecossais Rectifié), Rite Français, Memphis Misraïm, etc.
Mais d’une manière générale, les techniques de travail sont souvent identiques, et les symboles les plus courants sont les outils du maçon : L’équerre, le compas, le maillet, la truelle. Les autres symboles universels de la maçonnerie: L’étoile flamboyante, le delta lumineux, le niveau, l’œil omniscient, les colonnes du Temple de Salomon, la lettre G, l’abréviation A.L.G.D.G.A.D.L.U. (A La Gloire Du Grand Architecte De L’Univers), les lacs d’amour (chaine entrelacée), les épées, les étoiles, les globes terrestres et célestes, la feuille d’acacia, le crane et les tibias, la pierre brute, le pavé mosaïque, mais encore des symboles propres à la maçonnerie anglo-saxonne comme l’arche royale, l’échelle ou l’Arche de Noé.
Malheureusement, les pièces originales sont rares et difficiles à dénicher. La plupart des modèles anciens sont déjà dans les musées tels que le musée Patek Philippe à Genève, le musée de Villers le lac, le musée de l’horlogerie à Morteau, le musée international de l’horlogerie à la Chaux-de-Fonds, dans les musées des différentes obédiences (GODF, GLNF, GLDF, GLNA), et dans des musées privés comme Beyer à Zurich, ou dans des collections particulières.
Toute fois, on peut en trouver de manière sporadique dans les ventes aux enchères de Antiquorum, Christie’s, Sotheby’s, Bonhams, Auktionen Dr. H.Crott. La montre maçonnique est donc devenue très rare.
Malheureusement, le marché regorge de vraies fausses pièces et de contre façon. L’engouement et l’inaccessibilité de ces pièces ont poussé certains à créer du “vrai faux “ avec des pièces anciennes ou avec des montres de marques célèbres.
Il faut absolument rétablir la vérité sur ce sujet, trop de montres sont vendues sur le net, sur des sites de montres de collection ou dans les ventes aux enchères comme montres maçonniques. Il faut en parler par honnêteté.
Les vraies montres deviennent par conséquent des valeurs sûres puisque avec le temps il est devenu difficile de trouver des modèles originaux. Quant aux gardes temps qui ont appartenus à des maçons célèbres leur côte explose.
Aujourd’hui encore, des montres historiques sommeillent dans des collections privées, autant de trésors à découvrir pour un collectionneur initié.
“ De midi à minuit : Les maîtres horlogers «
de Didier Gottardini & Emmanuel Lecugy.
EUR : 79 – CHF : 95
256 pages
chez Watchprint.com