Altiplano Broderie 38 mm

Forte de sa maîtrise technique et artistique, la Manufacture n’a de cesse de s’illustrer dans des registres inédits toujours exceptionnels et extraordinaires. Fervente protectrice des métiers d’artisanat d’art, Piaget met régulièrement à l’honneur des savoir-faire délicats, séculaires et parfois inédits dans ses garde-temps. La Manufacture avait ainsi créé la surprise en dévoilant une Altiplano présentant un cadran en soie brodé de fil précieux, selon la technique du jaseron, lors du Salon International de la Haute Horlogerie en 2013. Poursuivant l’exploration de l’art de la broderie, Piaget présente cette année deux nouvelles Altiplano dévoilant chacune une technique particulière de ce savoir-faire : la broderie selon la technique de la laminette et la broderie selon la technique de la micro-peinture à l’aiguille.      

La broderie au fil de l’histoire    

Des arts primitifs aux explorations les plus contemporaines, l’histoire de la broderie est intimement liée à celle des civilisations. Si l’apparition du fil et de l’aiguille date de la préhistoire, de nombreux écrits comme L’Iliade d’Homère, ou encore des bas-reliefs anciens en Egypte, à Babylone ou à Rome, témoignent de la richesse et de la beauté des tissus ornés de fils précieux, aux couleurs et aux textures variées. La tradition attribue l’origine de la technique à l’Asie où l’or et l’argent étaient battus en feuilles puis découpés en petits rubans que l’on mêlait alors aux fils de couleur.   

La broderie eut alors une place considérable dans les échanges culturels par le biais des caravanes chargées d’étoffes sur la Route de la soie. Elle atteint un degré de sophistication inégalée à Byzance.   

Les Européens découvrent la beauté des broderies des pays du Moyen-Orient à l’époque des croisades et les ramenèrent dans leur pays d’origine en les faisant évoluer avec leur propre technique. La broderie devient alors un art d’apparat et les artisans mettent tout leur talent pour orner les habits religieux et royaux.    

Aujourd’hui, la broderie au fil d’or appartient au domaine de l’exceptionnel. Elle est utilisée pour l’art héraldique avec la broderie d’armoiries de villes ou de familles, l’art liturgique qu’il s’agisse de la restauration ou de la création de bannières et de chasubles, également pour les uniformes et les costumes, de toréador ou d’académicien, en haute couture, ou pour des commandes spéciales d’artistes et de  décorateurs de théâtre ou d’intérieur.     

Broderie, au fil de l’émotion  

Première dans le monde de l’horlogerie, Piaget introduit la broderie au fil d’or pour sublimer le cadran.   

Il est difficile, peut-être même impossible, de dater exactement l’apparition de l’art de la broderie. De nombreux écrits anciens dans différentes cultures témoignent de l’ornementation de tissus au moyen de motif cousus de fils de couleurs et de textures variées. Premier pays à produire de la soie, la Chine a très vite excellée dans l’art de broder cette matière tant recherchée. Tout naturellement, ce tissu s’est imposé comme un support évident pour ce savoir-faire de toute beauté.   

Fidèle à sa tradition d’excellence, Piaget a choisi la broderie au fil précieux, ce savoir-faire rarement exploré sur des cadrans de montres se révèle étonnant. La soie est d’abord tendue, puis fixée à un support. Commence alors l’opération de dessin pendant laquelle l’artisan trace les lignes de son motif. Il brode ensuite un fil en laminette, fil dont l’âme en soie est recouverte d’un fil précieux torsadé selon une technique  séculaire pour un résultat d’une infinie délicatesse. Brodée sur la soie détail par détail, la technique de la  laminette exige de l’artisan de nombreuses opérations ainsi qu’une patience infinie.   

Les branches de lauriers sont réalisées en point de tige, les feuilles étant réalisées quant à elles en laminette selon la technique du passé plat biais. Ce motif nécessite plus de cinq heures de travail et trois mètres de fil précieux.    

La peinture à l’aiguille est l’une des techniques de broderie les plus compliquée.  

Mise à la mode en Italie et en France au 18ème siècle cette technique trouve ses origines dans les étoffes de Chine impériale. La richesse des effets décoratifs, la finesse et le réalisme dans le rendu du sujet permirent  aux artisans de l’époque de réaliser des pièces d’exception. Doucement l’aiguille tel un pinceau dépose sur la toile de soie des milliers de petits points lancés. Comme dans les œuvres des néo Impressionnistes. Lorsque le cadran de la montre est regardé à une certaine distance, les points de fil de couleur ne peuvent se distinguer les uns des autres, et se fondent optiquement les uns aux autres. Les pétales de la rose se  dessinent ainsi parfaitement. 6 différentes couleurs de soie ont été utilisées pour réaliser la rose, du blanc  cassé au rose foncé, pour permettre un beau et subtil dégradé de couleurs. Plus d’une semaine de travail est  nécessaire à la réalisation d’un cadran et neuf mètres de fil de soie. 

Travaillant un seul fil à la fois, la maître-brodeuse Sylvie Deschamps apporte un brin de magie à chaque étoffe précieuse passant entre ses mains. Certains vont même jusqu'à affirmer qu'elle a des doigts en or. Avec finesse et délicatesse, elle est parvenue à maîtriser l'art de la broderie au fil d'or, la reine des techniques de broderie avec fils de métaux précieux. Promue Maître d'Art, la Française est devenue la représentante de ce métier en voie de disparition. Conjuguant habileté parfaite et créativité exceptionnelle, elle applique des broderies en or finement ouvragées à des créations prestigieuses pour la mode, l’art et  le design.     

Enfant, Sylvie possédait déjà les qualités faisant la spécificité de cet art si délicat : la patience, la précision et surtout, la persévérance. Devant sa sensibilité et sa remarquable créativité, l'un de ses professeurs l'encourage à se lancer dans la broderie au fil d'or. Elle s'épanouit très vite dans cette activité peu ordinaire, qui se transforme alors en une véritable passion.    

Après avoir obtenu un diplôme de Broderie au fil d'or en Charente-Maritime, sa région natale, elle part exercer chez Bouvard et Duviard, passementiers à Lyon. Son talent exceptionnel et sa détermination lui valent finalement de prendre la direction de l'atelier Le Bégonia d'Or. Elle a fait de cette structure de broderie au fil d'or émergente un véritable lieu  d'excellence de la profession. Reconnue comme l'une des meilleures brodeuses en France, elle est devenue une source d'inspiration pour les passionnés du monde entier, une ambassadrice représentant avec fierté tout le savoir-faire de la broderie au fil d'or.      

Sylvie Deschamps s'illustre également dans l'art de la peinture à l'aiguille, une technique de broderie comptant parmi les plus rares et les plus élitistes, et que peu d'artisans peuvent actuellement se vanter de maîtriser. Autrefois qualifiée de broderie "d'ombre et de lumière", cette approche complexe exige de jouer avec une multitude de points différents pour créer les plus subtiles variations de couleur, de texture et d'ombre. Grâce à la  peinture à l'aiguille, Sylvie réalise des détails artistiques raffinés, un travail lui demandant des heures de travail de précision.     

Ne se contentant pas uniquement de préserver les traditions de la broderie, établies depuis des siècles, Sylvie Deschamps cherche en permanence à faire évoluer son art afin qu'il se perpétue. En effet, les nouvelles techniques qu'elle invente et sa créativité sans limite font d'elle un véritable artisan. Qu'elle travaille sur des costumes pour un artiste visuel célèbre,  des pièces brodées d'or pour la haute couture ou des pièces sur mesure pour de prestigieux décorateurs, ses remarquables collaborations témoignent de son rôle dans le renouveau de la broderie au fil d'or. Avec délicatesse, subtilité et imagination, sa prochaine aventure créative la conduit dans l'univers de Piaget, sa première collaboration avec une  manufacture horlogère.